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Bonjour, et bienvenue à notre série d’études méditatives Dieu au quotidien sur la lettre de Paul aux Romains ! Nous en sommes au quatrième jour de notre réflexion sur le chapitre 9 et je vous propose aujourd’hui de faire quelque chose d'un peu différent. J'aimerais offrir des éléments de réponse à une question qui nous est venue à l'esprit depuis le premier jour de la lecture de ce chapitre. Il s'agit du rapport entre notre libre arbitre et la souveraineté de Dieu, en partant du principe biblique que Dieu a le contrôle sur nous.
La question est de savoir comment Dieu pourrait savoir et planifier tout ce qui va se passer tout en nous laissant la possibilité de choisir. Ces deux idées ne s'excluent-elles pas mutuellement ? J'aimerais simplement approfondir cette question et y répondre, car elle est présente tout au long de ce chapitre. Au cours de notre réflexion, gardons à l’esprit que, selon la Bible, Dieu sait tout – on dit aussi qu’il est omniscient - et qu’il contrôle tout ce qui se passe : rien n’échappe à son regard – on dit aussi qu’il est omniprésent. La Bible appelle cela la prédestination, et en même temps, il nous laisse le libre arbitre, le choix individuel d’entrer dans le cadre de ce plan. Bien sûr, cela nous semble impossible, mais nous devons admettre d’emblée que Dieu est Dieu et nous ne le sommes pas. Il est capable de mettre en œuvre les deux simultanément, même si nous ne pouvons pas comprendre logiquement comment il le fait. C'est l'une des questions les plus difficiles que l'on puisse poser sur la nature de Dieu et comment il est à l’œuvre dans le monde qu’il a créé, mais c'est aussi l'une des plus importantes. C'est pourquoi nous nous la posons depuis le début de ce chapitre. Si Dieu détermine tous les détails de nos vies, cela n’implique-t-il pas que nous n'avons pas de choix ? À l'inverse, si Dieu nous donne le choix, cela ne nous laisse-t-il pas aussi diriger notre vie plutôt que lui ? Eh bien, notre Dieu est un Dieu formidable. Il est capable de nous donner, nous qui faisons partie de sa création, le libre arbitre pour nous laisser prendre des décisions et, en même temps, il est capable de garder le contrôle total sur sa création. Comment le fait-il ? Nous l’ignorons. Dieu est Dieu, nous ne le sommes pas.
Je crois que Dieu est à la fois souverain et qu'Il nous a aussi donné le libre arbitre, comme l'enseigne la Bible. Je crois qu'il est important de garder ces deux vérités en équilibre. Si nous penchons trop vers le fait que Dieu a le contrôle, nous risquons de tomber dans le fatalisme. Peu importe ce que vous faisons ! Mais si nous penchons trop vers le libre arbitre de l'homme, nous risquons de tomber dans l'humanisme : tout est contrôlé par ce que nous faisons, par nos choix, par nos décisions. Nous contrôlons notre destin.
Nous parlons ici de la doctrine de l'élection et de la prédestination. C’est l’une des doctrines les plus difficiles que les chrétiens essaient de comprendre depuis des dizaines de décennies. En termes simples, l'élection signifie que Dieu choisit certaines personnes pour un certain but, tout comme nous élisons des représentants du gouvernement. L'élection spirituelle aborde la question de la manière dont Dieu nous choisit pour le salut et, parmi les différentes visions de l’élection, deux positions prédominent dans l’Église chrétienne, celles du calvinisme et celle de l'arminianisme.
Le calvinisme, qui tire son nom de Jean Calvin, grand théologien et Réformateur du XVIe siècle, met l'accent sur des mots tels que ‘élu, choisi et prédestiné’. Ceux qui penchent fortement dans cette direction croient généralement que seules certaines personnes sont choisies pour être sauvées, et que Dieu, en substance, ne se préoccupe pas des autres, puisqu’ils ne sont pas élus. Ils fondent leurs vues sur des versets tels que 1 Pierre, chapitre 1, versets 1 et 2 « De la part de Pierre, apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui sont étrangers et dispersés dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l'Asie et la Bithynie. A vous qui avez été choisis conformément à la prescience de Dieu le Père et conduits à la sainteté par l'Esprit afin de devenir obéissants et d’être purifiés par le sang de Jésus-Christ. » C’est une façon ferme et déterminée de considérer l’idée d’élection et de prédestination.
Une autre approche populaire de l’élection et de la prédestination est celle de l’arminianisme ; elle tire son nom de Jacob Arminius, un autre théologien du XVIe siècle. Ce professeur néerlandais met l'accent sur des phrases type, comme celle-ci : « Dieu ne veut pas qu'aucun périsse ». Il fonde ses vues sur des versets comme Jean 3, 16 ou 2 Pierre 3, 9. Les arminiens croient généralement au libre arbitre et que Dieu, dans sa prescience, connaît ceux qui répondront avec foi en Christ et les élit ensuite sur la base de cette prescience. Le texte de 2 Pierre 3, 9 dit : « Le Seigneur ne tarde pas dans l'accomplissement de la promesse, comme certains le pensent; au contraire, il fait preuve de patience envers nous, voulant qu’aucun ne périsse mais que tous parviennent à la repentance. »
Les pasteurs de notre église américaine enseignent ces deux visions de l’élection et de la prédestination, car il est vraiment difficile d’adopter des vues radicales sur ce sujet si difficile à comprendre et à accepter. Comment exclure l’une au détriment de l’autre ? Ces deux présentations de l’élection, du libre arbitre et de la prédestination, doivent-elles s’exclure ? En tout cas, nous ne pouvons pas exclure de notre réflexion certains textes de la Bible au profit d’autres textes bibliques sur le sujet, sinon nous ne pourrions pas avoir une vision équilibrée de Dieu et de la Bible. Dieu nous donne la liberté de choisir de l'aimer ou non. En même temps, notre liberté de choix ne peut pas remplacer l'élection souveraine de Dieu. Or, ce sont des idées qui sont difficiles, presque impossibles à concilier dans nos esprits limités. En fin de compte, c'est une question de confiance. Je précise que nous ne croyons pas que la Bible enseigne une vision d’un contrôle de Dieu ou de la prédestination dans laquelle nous serions assignés au plan de Dieu pour nos vies sans que notre liberté de choix soit impliquée d’une façon ou d’une autre. Certains appellent cette vision la ‘double prédestination’, ce qui signifierait que certains sont prédestinés au ciel, d'autres sont prédestinés à l'enfer. Cela se produirait avant notre naissance, et nous n'aurions donc pas vraiment de choix en la matière. De notre côté, nous croyons au contraire que la Bible enseigne que Dieu dans sa sagesse a permis à notre choix de jouer un rôle dans ce processus. Dieu, dans sa grandeur, est capable de tout savoir et de tout contrôler, tout en nous permettant d'avoir un libre choix. Cela n'a pas de sens du point de vue humain, mais c'est un rappel de la grandeur de Dieu. Une image, certes imparfaite, mais qui m'a toujours aidé à commencer à comprendre ces deux vérités jumelles de la souveraineté de Dieu et de notre libre arbitre est celle de deux cordes qui pendent devant nous à travers un plafond au-dessus de notre tête. Elles passent à travers ce plafond. L'une est marquée de la prédestination et l'autre est marquée du libre arbitre. Si vous êtes capable de regarder à travers le plafond, vous verrez que les deux cordes ne font en fait qu'une. Elles sont suspendues à une poulie au-dessus du plafond et Dieu peut voir de nombreuses façons ce que nous ne pouvons pas voir. Il peut voir que les façons dont ces faits apparemment contradictoires sont en fait une seule et puissante vérité. Notre libre choix ne peut violer la souveraineté de Dieu et la souveraineté de Dieu ne peut pas, et ne violera pas notre libre choix.
Il y a une deuxième image qui m'a toujours aidé, en plus de l'image de la corde ; c'est celle des deux faces d'une pièce de monnaie. Encore une fois, c'est une image imparfaite, mais elle m'a aidé à comprendre la question de notre choix et de la souveraineté de Dieu. Si vous regardez une pièce de monnaie, vous avez face d'un côté et pile de l'autre. Vous pouvez regarder très clairement un côté, le côté face, et vous pouvez voir les détails et les comprendre, ou vous pouvez la retourner et regarder très clairement le côté pile et voir très clairement ce qu'il y a de ce côté et les détails, la date, toutes les différentes lignes qui se trouvent de ce côté. Mais vous ne pouvez pas regarder clairement les deux faces de la pièce en même temps. Je suppose que vous la preniez en photo, mais je parle de physique. Vous pourriez essayer de revenir en arrière très rapidement et vous rateriez quelque chose des deux côtés. Vous pourriez essayer de regarder les choses avec un regard tendu
et vous auriez une vision floue des deux côtés. Quand il s'agit de ces deux réalités jumelles de notre libre arbitre et de la souveraineté de Dieu, elles sont comme les deux faces d'une même pièce : Dieu peut voir les deux faces en même temps avec clarté, dans les moindres détails. Vous et moi ne le pouvons pas.
Je peux voir un côté très clairement lorsque je le regarde et je peux le retourner
et voir l'autre côté très clairement. Lorsque j'essaie de mettre les deux réalités ensemble, le résultat n'est pas aussi clair parce que mon esprit humain ne peut pas totalement réconcilier la façon dont ces deux réalités s'articulent, et c'est là qu'intervient la confiance. Je fais confiance à Dieu qui voit les deux côtés. Je fais confiance à Dieu qui sait comment tout s'articule. Quelqu'un a un jour
demandé au grand prédicateur anglais Charles Spurgeon comment il réconciliait la
souveraineté divine et la responsabilité humaine ; et Spurgeon lui a répondu : "Je n'essaie jamais de réconcilier des amis". Ces deux réalités ne sont pas en opposition. En fait, elles se conjuguent. Je sais que, lorsque nous en parlons, pour certains, une pensée effrayante les hante: « Et si je désire Dieu dans ma vie de tout mon cœur, mais qu'il ne m’a pas choisi et ne veut pas de moi ? Je veux faire partie des élus, mais lui ne m’a pas choisi… » En fait, la réponse à ce dilemme est simple et directe : cela ne pourra pas vous arriver. Si vous voulez suivre Dieu sincèrement, si vous avez décidé d’avoir une relation avec Dieu par Jésus-Christ, exprimez ce
désir par la foi. Vous êtes l'un des élus ! Cela vous montre qui vous êtes. Ne vous laissez pas envahir par la crainte. C'est une fausse peur que Satan veut mettre dans
certains de nos esprits. Rappelez-vous que le thème de Paul dans ce chapitre est celui de la souveraineté divine, pas de la responsabilité humaine ! D’autres passages de la Bible parlent de la responsabilité humaine.
En lisant le chapitre 9 de la lettre aux Romains, n'oubliez pas ses deux réalités, mais n'oubliez pas le point central ici : c’est Dieu qui a le contrôle. Nous avons tendance à nous concentrer sur nous-mêmes ou sur les autres. Dans un chapitre comme le nôtre, nous sommes encouragés à nous concentrer sur Dieu, ce Dieu qui a le contrôle sur nos vies.
En fait, alors que nous allons prier ensemble maintenant, je vous invite à remercier Dieu. Prenons un moment pour dire merci à Dieu : « Merci Seigneur parce que tu es Dieu. Tu es celui qui a tout créé. Tu es Dieu, pas moi. Je ne suis pas capable de créer quoi que ce soit, mais toi, tu as tout fait à perfection. Tu es mon créateur. Tu es le Dieu qui a un plan non seulement pour l’univers qui t’appartient, mais aussi pour ma vie personnelle. Je te remercie de tout mon cœur pour ce que tu es. Pardonne-moi pour les moments où j’ai cru que je pourrais comprendre ce qui est trop élevé pour moi. Pardonne-moi pour les moments où j’ai pu croire que je pouvais vivre en communion avec toi sans faire ta volonté, et enfin quand j’ai eu l’arrogance de croire que ton plan et tes décisions pour l’humanité n’étaient pas justes. Merci pour ta Parole que j’ai du mal à comprendre parfois. Permets que je comprenne de mieux en mieux ton enseignement sur l’élection et la prédestination, et que mon ignorance ne m’éloigne pas de toi. Qu’au contraire, Seigneur, je m’approche toujours plus de toi pour mieux te comprendre, pour mieux comprendre ta Parole, afin de mieux te louer et mieux te servir. Au nom de Jésus, Amen.
Demain, nous réfléchirons ensemble sur les versets 25 à 33 du chapitre 9 de la lettre de Paul aux Romains.