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Bonjour, et bienvenue à notre série d’études méditatives Dieu au quotidien sur la lettre de Paul aux Romains ! Nous parcourons ensemble cette semaine le chapitre 9 et en sommes au troisième jour. Nous nous pencherons sur les versets 19 à 23.
Je suis sûr qu’au cours de ces derniers jours, vous vous êtes gratté un peu la tête en vous disant : « Hum, c’est dur de suivre, c’est difficile de comprendre ce chapitre ! » Voilà des dizaines de siècles que ce même refrain retentit dans l’Église. Beaucoup de chrétiens y ont consacré énormément de temps et ne sont pas parvenus à tout expliquer. Alors, ce ne sera pas en dix minutes que nous serons en mesure de tout expliquer et de tout comprendre ! Et ce n’est pas le but de notre réflexion.
Voici en fait l'objectif de notre méditation quotidienne sur ce chapitre 9 : c’est d’abord de considérer le caractère unique et impressionnant de Dieu. Ce chapitre nous invite à contempler la grandeur de Dieu. C’est dans cet état d’esprit que nous pourrons mieux comprendre le sens de notre histoire, les raisons pour lesquelles Dieu, qui a toujours le contrôle sur sa création et ses créatures, agit comme il le fait. Notre objectif est aussi de réfléchir honnêtement aux questions difficiles que pose l’apôtre Paul. Paul n’a pas peur de les poser, alors n’ayons pas peur à notre tour de nous poser des questions difficiles. Mais n’ayons pas peur non plus d’écouter les réponses que Dieu nous donne, même et surtout si elles nous surprennent et si elles nous paraissent difficiles à accepter.
Au verset 19, Paul écrit : « Tu me diras: «Pourquoi fait-il [donc] encore des reproches? Qui peut en effet résister à sa volonté? » Vous voyez ce qu'il demande dans ce verset.
Il dit que si fondamentalement nous ne pouvons pas résister à la volonté de Dieu, si tout dépend de la bonté de Dieu qu’il accorde à qui il veut, alors comment pourrait-il dire à quelqu'un : « Tu es condamné. Tu seras à jamais séparé de moi parce que tu ne m'as pas choisi. » Mais qui donc peut résister à sa volonté ?
Eh bien, voici la réponse de Paul aux versets 20 et 21 : « Mais toi, homme, qui es-tu pour entrer en contestation avec Dieu ? L’objet dira-t-il à celui qui l'a façonné: ‘Pourquoi m'as-tu fait ainsi?’ Mais toi, homme, qui es-tu pour entrer en contestation avec Dieu ? Le potier n'est-il pas le maître de l'argile pour faire avec la même pâte un ustensile d’un usage noble et un ustensile d’un usage méprisable ? »
« Pourquoi Dieu nous blâme-t-il ? » Paul répond à cette question en disant : « Ce n’est pas une question de blâme. C'est une question de souveraineté, de puissance de Dieu, du fait que Dieu a le contrôle et pas nous. »
La réponse au dilemme ‘qui peut résister à sa volonté’, est de reconnaître qui nous sommes et de reconnaître qui est Dieu. Nous sommes une créature de Dieu. Dieu est le créateur. L’illustration de Paul ne peut pas être plus claire : nous sommes l'argile, Dieu est le potier. La réponse de Paul met en lumière le fait que souvent nous imaginons des problèmes insolubles tout simplement parce que notre image, notre conception de Dieu est totalement déformée.
Si l’image que j’ai de Dieu est la bonne et que je cherche à l’approfondir, ma compréhension de Dieu sera correcte. Alors, même si les questions que je me pose sont difficiles à résoudre, je pourrai découvrir leur sens et dire : « Ah, c'est ce que cela signifie ». Si mon image de Dieu est déformée, si je ne le vois pas tel qu’il est réellement, alors je resterai soit sans réponse à mes questions, soit je trouverai des réponses fausses.
Alors, que faire ? Eh bien, travaillons sur l’image que nous devons nous faire de Dieu en nous demandant : qui sommes-nous, et qui est Dieu ? Comment répondre à la question de Paul : « Qui es-tu pour entrer en contestation avec Dieu? » Elle en dit long sur moi et sur Dieu. En fait, Dieu a le contrôle. Je peux faire confiance à Dieu. Me révolter contre lui ne sert à rien. Restons plutôt conscients que Dieu est notre créateur, et que nous sommes sa créature, que nous dépendons entièrement de lui. Au lieu d’entre en contestation avec lui, nous lui faisons humblement confiance. Oui, nous pouvons lui faire confiance.
Mais Paul poursuit son argumentation et dit : « L’objet dira-t-il à celui qui l'a façonné: «Pourquoi m'as-tu fait ainsi? »
Beaucoup de gens posent ce type de questions ainsi :
- Pourquoi Dieu m'a-t-il fait comme ça ?
- Pourquoi suis-je si grand ?
- Pourquoi suis-je si petit ?
- Pourquoi ai-je cette aptitude ?
- Pourquoi n'ai-je pas cette aptitude ?
- Pourquoi suis-je né à cet endroit et pas dans un autre ?
Mais ce ne sont pas les bonnes questions ! C’est Dieu qui a le contrôle, pas moi. Une fois que je l’ai compris et que je l’accepte, je suis capable de mieux envisager comment Dieu veut œuvrer dans ma vie.
Vous pouvez passer le reste de votre vie à vous battre contre le fait que vous n'êtes pas ce que vous voudriez être, cela n’y changera rien. Vous pouvez vous concentrer sur vous-mêmes et ne voir que ce qui vous manque, ou bien vous pouvez vous concentrer sur Dieu et sur ce qu’il vous a déjà donné.
Paul se sert de l’image du potier et de l'argile pour nous aider à comprendre notre rapport avec Dieu. Le potier a-t-il le droit de façonner l'argile ? Bien sûr ! Eh bien, de même, Dieu, qui nous a créés, qui nous a façonnés, a le droit d'agir dans nos vies pour faire de nous ce qu’il veut.
Paul parle ici de questions personnelles et de réponses personnelles, mais il parle aussi d'une vérité profondément théologique, celle de la volonté de Dieu. Lisons attentivement les versets 22 et 23 pour mieux comprendre de quoi il s’agit. Ces versets peuvent nous paraître confus ou troublants, mais une fois compris, ils peuvent nous amener à mieux saisir la grandeur, la souveraineté, et la puissance de Dieu : « Que dire si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère tout prêts pour la perdition? Et que dire s'il a voulu faire connaître la richesse de sa gloire envers des vases de compassion qu'il a d'avance préparés pour la gloire? »
Dans ce passage, Paul parle d'objets de colère et d'objets de bonté. Il précise que ceux qui représentent les objets de colère contribuent à faire connaître la puissance de Dieu, ceux qui représentent de objets de bonté font connaître la gloire de Dieu.
Ce qui nous préoccupe beaucoup et qui nous dérange même, c'est l’idée que tout le monde ne soit pas un objet de bonté, que tout le monde ne fasse pas l'expérience de la bonté, de la compassion de Dieu et ne puisse pas vivre avec lui dans les cieux pour toujours. N’est-ce pas ce que nous désirons tous ? Je crois même pouvoir dire que c’est aussi ce que Dieu veut. Dans la première lettre de Paul à Timothée, aux versets 4 et 5 du premier chapitre, l’apôtre dit en effet que Dieu « désire que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. En effet, il y a un seul Dieu et il y a aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes: un homme, Jésus-Christ, qui s'est donné lui-même en rançon pour tous. »
C'est bien le désir de Dieu que tous le connaissent, mais ce n'est pas le choix que tout le monde veut faire. Ceux qui le rejettent deviennent des objets de colère, mais Dieu est patient avec eux. Sa longue patience retarde en fait non seulement son jugement final, mais elle laisse ainsi la porte du salut grande ouverte plus longtemps. Pendant que le mal ne cesse de progresser dans le monde depuis si longtemps, il est encore possible de se détourner du péché et de se tourner vers Dieu. Mais le jour viendra où Dieu rendra son jugement, et l'ultime déversement de sa colère sera encore plus terrible quand il arrivera. Notre passage y fait allusion.
Comment comprendre la pensée de Dieu ? Comment faire le lien entre sa juste colère et la bonté dont il fait preuve avec une si grande patience ? Ce qui est certain, c’est que ceux qui ont rejeté Dieu et se sont livrés au mal sont préparés pour la destruction, et que ceux qui l’ont accepté comme leur Seigneur sont préparés pour la gloire à venir. Il est intéressant de noter que Dieu a préparé à l’avance pour sa gloire les « vases de compassion », ceux qui lui appartiennent, mais que les « vases de colère » sont déjà ‘tout prêts’ pour leur perdition, ils sont faits pour la destruction. Le pharaon s’est préparé à la destruction par ses propres choix, mais Dieu l’a également destiné au sort qu’il lui a réservé pour manifester sa colère et faire connaître sa puissance au monde entier. Cette idée nous trouble bien sûr, car d’une certaine manière cela pourrait signifier que Dieu, du haut de son trône jouerait aux échecs avec nos vies, et que nous ne serions que des pions. Mais voir les choses ainsi serait passer à côté de l’essentiel.
La réalité, c’est que Dieu nous a créés. Il ne nous traite pas comme des pions. Il nous a créés à son image. Il nous a créés avec la capacité de choisir. Un pion est inerte, il ne peut pas choisir où se positionner. Nous, nous pouvons choisir. Cela n’enlève pourtant rien au fait que Dieu est totalement, absolument souverain. Cette idée de souveraineté peut nous déranger, surtout dans nos sociétés occidentales. Pour certains, la souveraineté est toujours associée à la tyrannie. Comment faire confiance à quelqu’un qui nous tyrannise ? La constitution même de nombreux pays est basée sur la présomption que personne ne devrait avoir le pouvoir ultime.
L’idée même d’un Dieu suprême, d’un Dieu souverain qui règne sur le monde entier et auquel je me soumets entièrement nous est étrangère. C’est pourtant le Dieu de la Bible, celui en qui nous pouvons placer toute notre confiance. Il est parfait, comme Jésus lui-même nous l’a montré. Il est donc digne de confiance.
Lorsque nous lisons des passages de la Bible comme les versets 22 et 23 de notre chapitre, et que nous les méditons, nous pouvons nous demander si Dieu a créé des êtres humains avec l’intention de les punir et de les détruire. Nous avons vu que la réponse est claire : bien sûr que non ! Il ressort clairement aussi du récit de la création dans le livre de la Genèse que Dieu a créé le monde pour que, comblés de ses bienfaits, nous puissions avoir une relation intime quotidienne avec lui.
Mais ces versets nous rappellent aussi que même ceux qui ont choisi de choisi de rejeter leur créateur ne peuvent rien faire contre la volonté de Dieu et sa justice. Dans leur obstination, ils ne se rendent même plus compte qu’ils sont incapables de déjouer le projet de Dieu et qu’ils courent éperdument vers leur perte. Dieu, qui sait tout, connaissait dès le commencement le sort qui leur serait réservé. La grandeur de Dieu, sa souveraineté, ne nous empêche pas de faire des choix, mais nous devons en assumer les responsabilités et les conséquences. Voilà le point central de notre passage d’aujourd’hui.
J’ai remarqué en lisant et relisant ce chapitre que si je me concentre sur toutes les questions sur la façon dont les choses se sont passées au cours de l'histoire humaine, je finis par me gratter la tête et me sens perdu. Mais dès que je prends du recul et me concentre sur Dieu, sur sa majesté et sur sa fidélité, je commence à mieux discerner de quoi Paul nous parle et sais que je peux faire confiance à la Parole de Dieu. Je peux faire confiance à ses promesses. Dieu est fidèle. C’est un Dieu de bonté sur qui je peux compter. Pourquoi ? Parce que la bonté, la compassion de Dieu envers moi et envers les autres ne dépend pas de mon choix, elle dépend du sien. Et parce qu'elle dépend de son choix, elle ne me sera jamais retirée. Dieu est un Dieu souverain : c’est lui qui a le contrôle, c’est lui le maître de l’univers entier, c’est lui le maître de nos vies. Remercions-le maintenant dans la prière :
« Seigneur, maître de la création, maître de notre histoire, maître de toute créature vivante sur terre, maître de nos vies, nous te louons aujourd’hui ! Lorsque nous considérons notre histoire et l’état de notre monde, nous sommes dans la confusion et ne comprenons pas pourquoi le mal se répand partout depuis la nuit des temps. Et pourtant, alors que le monde semble courir à sa perte, nous savons et acceptons que c’est toi, et toi seul qui tient les rênes de nos vies et de notre histoire. C’est toi qui contrôle l’histoire du monde, le passé, le présent et l’avenir. Je choisis donc, mon Dieu et mon maître, de me reposer sur cette vérité et de te suivre, de te laisser prendre le contrôle, pour que je puisse te faire confiance dans tous les aspects de ma vie. Seigneur, je sais que si je peux faire ce choix aujourd’hui et le renouveler chaque jour, c’est parce que ton Esprit lui-même me conduit à le faire. Alors, accepte notre louange et notre prière au nom de Jésus. Amen. »
Demain, nous examinerons de plus près cette question de la souveraineté de Dieu et de notre choix, de notre libre arbitre.