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Bonjour, et bienvenue à notre série d’études méditatives Dieu au quotidien sur la lettre de Paul aux Romains ! Nous en sommes au cinquième jour de notre réflexion sur le chapitre 8. Aujourd’hui, nous allons concentrer notre attention sur les versets 14 à 17. Nous avons beaucoup parlé ces derniers jours du changement progressif que l’Esprit de Dieu opère en nous jour après jour.
Je ne suis plus livré à moi-même, je ne vis plus selon ma nature propre, je me laisse guider par Dieu, le maître de ma vie. J’ai une dette envers l’Esprit et envers lui seul parce que c’est grâce à lui que j’ai pu accepter Jésus dans ma vie. Mais Paul nous en dit plus sur Dieu. Lisons donc les versets 14 à 17 : «Tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Et vous n'avez pas reçu un esprit d'esclavage pour être encore dans la crainte, mais vous avez reçu un Esprit d'adoption, par lequel nous crions: «Abba! Père!» L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui afin de prendre aussi part à sa gloire. »
Avant d’en dire plus sur ce passage, précisons d’emblée que lorsque Paul parle de ‘fils de Dieu’ et de ‘filiation’, il inclut dans ces expressions hommes et femmes. Il parle de l’ensemble de la communauté de ceux qui appartiennent à Dieu. On sait qu’aux temps bibliques c’était toujours le fils aîné qui héritait des biens de la famille à la mort de son père. L’apôtre reprend cette tradition que tous ses lecteurs comprenaient, mais il la développe et précise que nous sommes tous, hommes et femmes héritiers de Dieu le Père et cohéritiers de Jésus son Fils. Dans sa lettre aux Galates, au chapitre 3, verset 28, Paul est encore plus précis lorsqu’il dit : « Il n'y a plus ni Juif ni non-Juif, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme, car vous êtes tous un en Jésus-Christ. » Nous faisons tous partie de la famille de Dieu ; le lien qui nous unit en lui est un lien très fort, c’est celui de fils et de filles que Dieu le Père accueille.
Quel est le signe distinctif des ‘fils de Dieu’ ? À quoi reconnaît-on que Dieu est mon Père ? Le verset 14 donne la réponse, qui ne peut pas être plus claire : « Tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu. »
Nous découvrons tout au long de l'Ancien Testament que Dieu a conduit son peuple de différentes manières. Parfois, il les a conduits par une colonne de feu
qui se trouvait devant eux, ou bien par une écriture manuscrite sur un mur, ou encore par un message que les prophètes ont entendu. Aux temps forts de son histoire le peuple d’Israël a toujours été guidé par Dieu d’une façon ou d’une autre. Dieu leur donnait des sortes de boussoles. Eh bien, depuis la venue du Saint Esprit à la Pentecôte, c’est le Saint-Esprit lui-même qui est devenu notre guide, notre seul guide. C’est Dieu lui-même qui nous conduit par lui. Nous ne sommes pas poussés par l'Esprit de Dieu, nous sommes conduits par lui. Seuls ceux qui se laissent conduire par lui sont véritablement des fils et des filles de Dieu. L'Esprit de Dieu nous conduit continuellement dans la voie que notre Père veut que nous suivions. Et plus nous nous laissons conduire par l’Esprit, plus nous devenons assurés que Dieu est notre Père. Et plus nous sommes assurés que Dieu est notre Père, plus nous pouvons lui faire confiance et nous laisser transformer par l’Esprit pour ressembler de plus en plus à Dieu, notre Père.
L’Esprit de Dieu nous conduit dans la bonne voie qui nous fait découvrir Dieu le Père, mais il va plus loin encore : il nous libère de toute crainte, de toute peur sur la voie qui nous mène à lui, comme Paul le précise au verset 14 : « Vous n'avez pas reçu un esprit d'esclavage pour être encore dans la crainte. » L’Esprit de Dieu nous libère de la peur, c’est l’Esprit de la liberté. Je ne suis pas guidé par la peur ! Ma relation filiale avec Dieu ne se fonde pas sur la peur, mais sur la liberté et l’amour. Dieu est amour, il n’est pas le Dieu de la peur. La peur fait de nous des esclaves, l’amour fait de nous des gens libres. Lorsque nous devenons conscients à quel point il nous aime, nous ne pouvons que courir vers lui et crier son nom, tel un enfant qui court vers son père en s’écriant tout confiant et dans l’admiration ‘Abba, mon cher Père’. Dans un moment d’angoisse saisissant, ce sont les mots-mêmes que Jésus a criés avant d’être crucifié, comme nous le dit l’évangile selon Marc, au chapitre 14, verset 36 : « Abba, Père, tout t'est possible. Éloigne de moi cette coupe! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. »
Abba, Père… Le nom ‘Abba’ est la transcription du mot ‘père’ ou ‘papa’ en araméen, le dialecte que parlait les Juifs de l’époque. Le nom ‘père’ dans le texte grec du Nouveau Testament désigne le mot ‘père’. Ces deux mots placés côte à côte n’indiquent-ils pas que Juifs et non-Juifs ont pour Dieu le même Père ? Mais surtout, prononcés ensemble par Jésus puis par Paul, ces deux noms donnés à Dieu expriment à la fois l’intimité et le profond respect qu’éprouvent le Fils de Dieu et l’apôtre des non-Juifs envers Dieu, leur Père du ciel. Ces deux mots soulignent la nature de notre relation avec Dieu : Nous nous adressons à lui comme des enfants parlent à leur père, et nous reconnaissons en même temps son autorité que nous acceptons : Abba, Père.
Il y a bien des années maintenant, je suis allé en Israël avec des amis. Un jour où nous nous trouvions dans un parc pour un pique-nique, j’observais un groupe d’enfants qui s’amusaient dans l’aire de jeux. L’un deux a remarqué que son père le regardait fixement en souriant. Et j’ai vu cet enfant bondir d’un seul coup de sa balançoire et courir les bras en l’air vers son père en criant en hébreu sans arrêt ‘Abba, Abba !’ Le père s’est levé, a couru vers son enfant, et les deux se sont embrassés. Et je me suis dit alors, ‘n’est-ce pas ainsi que nous devrions nous approcher de Dieu ?’ La relation que Dieu nous invite à entretenir avec lui est une relation de totale confiance, à la fois spontanée et respectueuse. L’Esprit nous guide : nous obéissons à Dieu en faisant ce qu’il nous demande dans sa Parole, en conformant notre comportement à celui de Jésus-Christ notre modèle. Et parce que nous aimons notre Père, nous pouvons l’appeler : Abba, Père.
Paul va plus loin encore lorsqu’il dit au verset 16 : « L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. » L’Esprit nous conduit, l’Esprit nous rassure. Notre appartenance à Dieu s’accompagne d’une promesse. Nous sommes non seulement devenus des enfants de Dieu, mais aussi des héritiers. Paul poursuit au verset 17 : « Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ. » Nous sommes délivrés de nos péchés, nous appartenons à Dieu pour toujours, et nous sommes cohéritiers de Christ. Notre vie avec Dieu est éternelle ! Nous appartenons à Dieu et nous faisons partie de sa famille.
Mais il faut aussi savoir que cette promesse s’accompagne d’une condition. Paul nous dit à la fin du verset 17 que nous sommes héritiers de Dieu et cohéritiez, « si toutefois nous souffrons avec lui afin de prendre aussi part à sa gloire. » Nous reviendrons sur cette condition dans nos prochaines méditations, mais je ne voulais pas terminer notre réflexion de ce jour sans préciser qu’être héritier de Dieu et cohéritier de Christ ne va pas sans responsabilités. Jésus a souffert pour que nous devenions héritiers de Dieu avec lui. La souffrance ne nous épargne pas non plus. Mais elle sera le signe que nous appartenons à Dieu, qui nous guidera et nous soutiendra par son Esprit, comme il l’a fait pour son Fils Jésus-Christ.
La semaine prochaine, alors que nous poursuivrons ensemble notre étude
du chapitre huit de la lettre aux Romains, nous verrons comment l’héritage que Dieu nous promet est une source de bénédiction dans les moments difficiles que nous pouvons traverser. Nous verrons aussi que si l’espoir vient à nous manquer, nous pouvons toujours nous tourner vers Dieu, qui peut renouveler notre espérance et nous redonner confiance, parce qu’il est notre Père. Prions donc avec assurance et confiance en prenant un moment pour parler à notre Père du ciel :
« Père, merci parce qu’en te priant, je sais que je suis proche de toi, et que tu es proche de moi. Je peux venir à toi à tout moment, toi qui restes toujours à l’écoute de tes enfants et qui ne les rejette jamais. Je te remercie parce que grâce à Jésus-Christ, je peux t’appeler ‘Abba, mon cher Père’. C’est avec un profond respect que j’ose m’approcher de toi, que je reconnais ton autorité sur moi et ta force qui me protège. Tu es au ciel, et moi sur la terre, aussi, je m’incline en ta présence et te loue dans une joie profonde parce que Jésus-Christ, ton Fils, a donné sa vie pour moi et qu’il est ressuscité pour moi. Et c’est en son nom que je t’adresse ma louange.
Eh bien, la semaine prochaine, nous allons continuer notre étude méditative du chapitre 8 de la lettre de Paul au Romains, du verset 17 jusqu'à la fin du chapitre, en parlant ensemble d'une vie libérée non seulement de toute condamnation, mais aussi de tout désespoir. J'ai donc hâte de poursuivre l’étude de la dernière partie de ce chapitre en votre compagnie !