Romains 2.1-5

Semaine 2 - jour 1

Épître aux Romains

Romains 2.1-5

12:15


Si nous parlons du péché, c’est dans le but de changer, de voir un changement radical dans notre vie, ainsi que dans notre monde ; nous voulons changer le cours de l’histoire, de notre histoire. Pour cela, nous devons être brutalement honnêtes avec nous-mêmes à propos du péché. Au premier chapitre, nous avons vu ensemble que rien ne peut excuser notre péché parce que nous pouvons tous connaître Dieu à partir de ce qu'il a fait, de sa création. Au chapitre 2, Paul ajoute une deuxième raison pour laquelle nous n'avons aucune excuse pour notre péché. Elle a un rapport direct avec notre conscience.
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Notes de l'épisode

Bienvenue à notre méditation sur livre des Romains en compagnie de Tom Holladay !

Nous en sommes à notre deuxième semaine ensemble et nous allons étudier le chapitre deux en cinq étapes. La lettre aux Romains contient de nombreux thèmes et concepts que nous risquons d’oublier au fur et à mesure que nous progressons dans notre méditation. Pour ne pas perdre le fil de notre réflexion, à chaque étape de notre étude, je vous propose donc de prendre quelques minutes au début de chaque semaine, pour faire le point sur ce que nous avons abordé les jours précédents dans ce livre fascinant.

La semaine dernière, nous avons mentionné que la lettre aux Romains est un livre qui change le cours de l’histoire et que nous, nous avons la capacité de changer l’histoire si nous parvenons à comprendre la vérité de Dieu. Nous avons dégagé le plan de l'épître aux Romains, qui nous aide à comprendre la vérité sur le péché, le salut, la sanctification, la souveraineté de Dieu et le service. Sur le péché, des chapitres un à trois ; sur le salut, du reste du chapitre trois au chapitre cinq ; sur la sanctification et notre croissance, des chapitres six à huit ; sur la souveraineté de Dieu, des chapitres neuf à onze ; et enfin sur le service, des chapitres 12 à 16. Nous en sommes à présent au milieu des chapitres un à trois de l'épître aux Romains.

Si nous parlons du péché, c’est dans le but de changer, de voir un changement radical dans notre vie, ainsi que dans notre monde ; nous voulons changer le cours de l’histoire, de notre histoire. Pour cela, nous devons être brutalement honnêtes avec nous-mêmes à propos du péché. Au premier chapitre, nous avons vu ensemble que rien ne peut excuser notre péché parce que nous pouvons tous connaître Dieu à partir de ce qu'il a fait, de sa création. Au chapitre 2, Paul ajoute une deuxième raison pour laquelle nous n'avons aucune excuse pour notre péché. Elle a un rapport direct avec notre conscience. Nous pouvons tous connaître Dieu à partir de ce qu'il a créé, mais nous pouvons aussi tous le connaître à partir de la manière dont nous sommes créés, à partir de notre conscience.

Il y a quelque chose en chacun de nous qui nous fait comprendre ou accepter qu'il y a un Dieu. Le premier verset de ce chapitre dit clairement ceci : « Qui que tu sois, homme, toi qui juges, tu es donc inexcusable. En effet, en jugeant les autres tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges tu agis comme eux. » Le deuxième chapitre parle de celui qui ose porter un jugement sur les autres. Il existe beaucoup de confusion à propos du jugement dans le monde, et ce passage explique la différence entre juger les autres et faire confiance à Dieu, qui est le seul à pouvoir juger. Si vous conduisez sur la route et que vous voyez un panneau indiquant danger : « pont submergé », l'une des pires choses que vous puissiez faire est de penser que ce panneau ne vous concerne pas, mais qu’il s’adresse à quelqu'un d'autre. Lorsque nous parlons de jugement, nous parlons en fait d'un péché auquel nous sommes tous exposés et qui empêche beaucoup de connaître le vrai Dieu, de comprendre qui il est et ce qu'il veut faire. Mais de quel jugement s’agit-il, et comment y faire face ? Nous ne voulons sans doute pas juger les autres, mais nous finissons très souvent par porter un jugement sur les autres. Alors, à quoi faut-il prêter attention ? Tout d’abord, dit Paul, prenez garde à ne pas condamner les autres tout en vous excusant vous-même. Qui n’est pas tenté de le faire ? Nous l'avons tous fait, depuis notre enfance, en pointant du doigt quelqu'un d'autre en espérant éviter que la faute retombe sur nous. Peut-être le faites-vous en ce moment même. L’apôtre Paul était bien placé pour le savoir, lui qui était pharisien avant de suivre Jésus-Christ. Les pharisiens étaient un groupe de religieux juifs très stricts. Beaucoup se croyaient supérieurs aux gens du peuple et les jugeaient avec mépris. Ils respectaient à la lettre toutes les lois de l'Ancien Testament, mais ils étaient très critiques envers ceux qui ne le faisaient pas. Paul connaissait et comprenait certainement l'attitude dont il parlait. Il savait qu’en fait chaque fois qu’on juge les autres, on se juge soi-même.

Vous vous souvenez peut-être de l'histoire de David et du prophète Nathan dans l'Ancien Testament. David avait commis un péché d’adultère avec Bath-Shéba, l’épouse d’un militaire appelé Urie, puis il avait fait en sorte son mari soit placé au front d’une bataille au cours d’une guerre avec un ennemi pour s’assurer qu’il soit tué au combat. Deux péchés, le péché d'adultère et le péché de meurtre. Le roi David poursuivait sa vie et ses activités comme si de rien était. Mais un jour, le prophète Nathan est allé le voir et lui a raconté l'histoire d'un homme qui n'avait qu'une seule brebis. Un autre homme de son voisinage lui a volé cette brebis alors qu’il en possédait lui-même beaucoup. David, croyant que l’histoire était vraie, a réagi avec fureur, lui qui était berger pendant sa jeunesse. « Mais qui est donc cet homme ? » a-t-il demandé. Nathan lui a répondu : « Cet homme, c’est toi ! » En fait en jugeant ce voleur, David portait indirectement un jugement sur sa propre conduite à l’égard d’Urie.

Voilà le danger à éviter : nous essayons de cacher nos propres péchés en jugeant ceux des autres.

Derrière notre attitude de jugement se cache aussi un mépris du plan de Dieu, comme le soulignent les versets 2 à 4 du chapitre 2 de la lettre aux Romains, qui disent : « Nous savons que le jugement de Dieu contre ceux qui agissent ainsi est conforme à la vérité. Et penses-tu, toi qui juges les auteurs de tels actes et qui les fais aussi, que tu échapperas au jugement de Dieu? Ou méprises-tu les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa générosité en ne reconnaissant pas que la bonté de Dieu te pousse à changer d’attitude ? »

Nous voulons que Dieu agisse rapidement pour juger et punir les péchés des autres - surtout s’ils nous ont fait du mal ! - mais pas les nôtres. Pourtant, avez-vous noté ces trois aspects importants du plan de Dieu dans ces versets : sa bonté, sa patience et sa générosité ? Nous réagissons avec dureté lorsque nous constatons les fautes des autres. Mais le plan de Dieu est différent du nôtre. Son attitude est bouleversante : il se soucie avec bonté de ceux qui ont péché et veut qu’ils retournent vers lui en changeant de comportement. La bonté de Dieu nous conduit à la repentance ! Dieu, qui ne tolère pas le mal, est généreux au point de supporter le mal que nous faisons avec patience en attendant que nous nous repentions : voilà l’attitude que nous devons adopter !

L’écrivain écossais Thomas Carlyle a dit un jour : « Les hommes insensés imaginent que parce que le jugement d'une chose mauvaise est retardé, il n'y a pas de justice, mais seulement des accidents ici-bas. En fait, le jugement d'une chose mauvaise est souvent retardé, d’un jour ou deux, d’un siècle ou deux, mais il est aussi certain que la vie, aussi certain que la mort. » Nous devons faire confiance au plan de Dieu, et lorsque nous ne le faisons pas, nous finissons par juger.

Il existe une troisième marque distinctive d'un esprit de jugement dans ce passage : il s’agit de notre entêtement. Au verset 5, Paul dit : « Par ton endurcissement et ton refus de te repentir, tu t'amasses un trésor de colère pour le jour où Dieu révélera sa colère et son juste jugement. » Voilà notre véritable problème : Vous et moi jugeons les péchés des autres parce que nous sommes têtus, nous ne nous repentons pas de nos propres péchés. Jésus nous a enseigné que ce sont ceux qui reconnaissent à quel point ils ont été pardonnés qui sont les plus compréhensifs envers les autres, mais ceux qui sont les plus têtus à propos de leurs propres péchés, et ne les reconnaissent pas, sont généralement les plus déterminés à juger les autres.

Ceci dit, je vous invite à ne pas vous laisser prendre au piège de la confusion qui existe aujourd’hui dans notre culture à propos du jugement des autres. Je peux bien sûr dire que ce que ce que quelqu’un fait est mal sans pour autant porter de jugement sur sa relation avec Dieu ou sur son éternité. Ne pas juger les autres ne veut pas dire que je ne peux jamais dire qu’un acte est bon ou mauvais ; ne pas juger signifie simplement que je n'ai pas le droit de porter de jugement sur la relation des autres avec Dieu, sur leur éternité avec Dieu, ou sur leur salut. Dieu est le seul juge ultime. Ne pas juger ne signifie pas que nous devons ignorer la vérité et excuser les péchés, cela signifie que nous devons aimer les autres comme Jésus l'a fait.

En résumé, je peux émettre un jugement sur un acte mauvais sans porter de jugement sur ceux qui le commettent. Voilà une phrase que nous pourrions mémoriser !

Faire preuve d’un bon jugement, c’est tout simplement être honnête à propos de mon péché et des celui des autres. Juger les autres, c’est vouloir usurper le rôle de Dieu, c’est aussi se cacher derrière le péché des autres : on parle de la méchanceté des autres pour se mettre soi-même en valeur. Il est plus facile de pointer du doigt les fautes des autres que de reconnaître humblement les siennes.

Alors que nous terminons ce moment ensemble, parlons à Dieu de notre esprit de jugement, reconnaissons à quel point il est facile de se laisser tenter de juger les autres. Nous pourrions simplement prier ainsi :

« Seigneur, je l'admets, il m’arrive d’avoir un esprit de jugement.Il m'est facile de tirer des conclusions hâtives.Il m'est facile de penser au pire.Il m'est facile de me gonfler d'orgueil en rabaissant les autres.Mais je veux te remercier pour ce que tu es, mon Dieu, et j'aimerais te ressembler.Dieu, merci pour ta générosité.Merci pour ta patience.Merci pour ta bonté.Aide-moi, je te prie, à aimer les autres comme tu m'aimes.Réponds-moi ! C’est au nom de Jésus que je t’adresse ma prière, Amen. »

Demain, nous parlerons ensemble du remède à notre esprit de jugement, que nous découvrirons aux versets 6 à 10 du chapitre 2 de la lettre aux Romains.