Romains 15.1-7 (bis)

Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur la lettre de Paul aux Romains ! Aujourd'hui, nous poursuivons notre réflexion sur le chapitre 15. Nous en sommes au deuxième jour de notre survol de ce chapitre, et poursuivrons ensemble notre étude des versets un à sept.

Hier, nous avons commencé par examiner ce que ces versets ont à dire sur le désintéressement - c’est-à-dire l’absence d’égoïsme dans nos vies -, et comment nous pouvons le vivre au quotidien. Aux versets 4 et 5, en plein milieu de cette discussion, Paul mentionne l’Écriture comme la force que je peux trouver pour agir de manière désintéressée. Ces deux versets contiennent des vérités incroyables sur la Bible.

Le pasteur anglais John Stott mentionne cinq vérités fondamentales sur la Parole de Dieu que nous pouvons découvrir dans ce passage. Lisons donc ces versets ensemble avant de passer en revue ces vérités dont parle John Stott : « Or tout ce qui a été écrit d'avance l'a été pour notre instruction afin que, par la persévérance et par le réconfort que donnent les Écritures, nous possédions l'espérance. Que le Dieu de la persévérance et du réconfort vous donne de vivre en plein accord les uns avec les autres comme le veut Jésus-Christ. »

Il est remarquable de constater que les écrits de l’Ancien Testament ne sont pas des lettres mortes pour les chrétiens. Il existe une continuité entre l’Ancien et le Nouveau Testament, puisque les deux sont Parole de Dieu. Nous ne pouvons donc pas négliger l’enseignement de l’Ancien Testament. Dans sa deuxième lettre à Timothée, au chapitre 3, verset 16, l’apôtre Paul précise que « toute l’Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit formé et équipé pour toute œuvre bonne. » Mais voici les cinq vérités qui se dégagent de notre passage d’aujourd’hui.

Première vérité : tout ce qui a été écrit a été écrit pour nous aider à grandir dans la foi. Il s’agit bien de tout et pas d’une partie seulement. Je connais beaucoup de gens qui font confiance à une partie de la Bible seulement, mais cela n’a aucun sens. Si je ne fais confiance qu'à une partie de la Bible, à quelle partie vais-je faire confiance et qui est l'autorité suprême qui peut décider quelles sont les parties de la Bible qui font autorité et celles que nous devons rejeter ? Je sais, nous pouvons jouer à toutes sortes de jeux d'esprit et dire, eh bien, l'histoire a changé, les cultures aussi, il faut donc adapter les Écritures à notre époque, tel et tel commentateur réputé nous dit ce qu’il faut retenir pour la vie de l’Église aujourd’hui et ce dont il ne faut pas tenir compte, etc., etc. Ce que j'ai découvert au cours des années en parlant de cela autour de moi, c’est que la raison pour laquelle certains veulent faire confiance à une partie de la Bible seulement et ne pas faire confiance à une autre partie, donc qui veulent faire un tri, est, soyons honnêtes, qu'ils n'aiment pas ce que dit la Bible et qu'ils n’acceptent pas ce qui les dérange. Dieu, l’auteur suprême des Écritures dit clairement que tout, oui tout ce qui a été consigné par écrit, est sa Parole même, et réclame notre respect et notre soumission. Le grand théologien Saint Augustin disait fort bien à ce propos : « Si vous croyez ce que vous aimez dans l’Évangile et rejetez ce que vous n’aimez pas, ce n’est pas en l’Évangile que vous croyez, mais en vous-même ! » Je ne veux pas me faire confiance. Je veux faire confiance à la Bible. Au-delà de mes propres sentiments, opinions et idées et même de ma propre culture, je veux faire confiance à la Bible parce que tout ce qui est écrit dans la Bible réclame ma confiance. Cela ne veut bien sûr pas dire que j’accepte tout ce que je lis sans réfléchir. J’accepte que la Bible contient des passages très difficiles à comprendre. Par exemple, à propos du système sacrificiel tel qu’il est décrit et vécu dans l’Ancien Testament, je dois le lire avec discernement. Le système sacrificiel était plus facile à comprendre à l’époque où les Juifs et les non-Juifs faisaient des sacrifices, et pouvaient donc mieux comprendre de quoi il s’agissait. Pourtant, même à cette époque beaucoup accomplissaient les rites religieux de manière hypocrite. Il faut bien comprendre que le système sacrificiel de l’Ancien Testament pointait vers l’accomplissement du sacrifice ultime de Jésus sur la croix, que ce système était une préparation à ce sacrifice accompli une fois pour toutes le jour de la crucifixion, au moment où Jésus a crié « Tout est accompli ». Il n’y avait donc plus rien à ajouter ; c’est pourquoi tout ce qui avait un rapport avec les sacrifices dans le Temple a été aboli. Mais cela ne veut pas dire que nous devons négliger de lire et d’apprendre ce que la Bible dit des sacrifices, car comprendre le système sacrificiel instauré par Moïse nous permet de mieux comprendre le sacrifice unique de Jésus-Christ et nous conduire à l’adoration.

Deuxième vérité : la Bible a été écrite pour nous enseigner. La Bible a été écrite pour enseigner chaque croyant de chaque génération d’hier, d’aujourd’hui, et de demain. Voilà une vérité impressionnante ! Les vérités qu’elle contient sont universelles et éternelles. La Bible est LA vérité. L'une des façons les plus évidentes de savoir que la Bible est la Parole de Dieu est le fait que, depuis des centaines et des centaines d'années, elle a été lue par des millions de gens dont la vie a été transformée. Dieu, auteur ultime de la Bible, a voulu nous enseigner, changer nos vies et nous diriger jour après jour. La Bible n'a pas été écrite uniquement pour le passé. Elle a été écrite pour aujourd'hui. Si vous considérez la Bible uniquement comme un livre historique, vous passez à côté de sa vérité. Le but de la Bible n’est pas de nous raconter une longue histoire pour nous distraire. Elle veut nous instruire pour que nous vivions dans l’espérance, celle qui est produite par le réconfort et l’encouragement qu’elle nous révèle. Ce qui compte, c'est le changement qu'elle peut apporter dans ma vie aujourd'hui. La Bible est écrite pour nous instruire aujourd'hui.

Troisième vérité : la Bible est entièrement centrée sur le Christ, du début jusqu’à la fin. Pour prouver que Jésus n’a pas recherché ce qui lui plaisait, Paul ne donne pas un exemple tiré de la vie de Jésus sur terre, mais de l’Ancien Testament. Il cite le Psaume 69 qui dit exactement aux versets 8 à 10 : « En effet, c’est pour toi que je supporte l’insulte, que la honte couvre mon visage. Je suis devenu un étranger pour mes frères, un inconnu pour les fils de ma mère, car le zèle de ta maison me dévore et les injures de ceux qui t’insultent tombent sur moi. » Le roi David est insulté à cause de son zèle ardent pour le Temple de Dieu, c’est-à-dire, Dieu lui-même. L’apôtre Paul applique les paroles de ce psaume de David à Jésus-Christ. L’insulte que supporte David pour Dieu préfigure les insultes que Jésus a supportées volontairement, car il ne recherchait pas ce qui lui plaisait, mais avait choisi d’accomplir la volonté du Père. Le Nouveau Testament dans son ensemble, vous l’avez sans doute remarqué, cite de nombreux textes de l’Ancien Testament et montrent comment ils s'appliquent à Jésus-Christ, comment ils parlent de Jésus-Christ. Les auteurs du Nouveau Testament et en particulier les évangélistes, ont montré comment les prophéties de l’Ancien Testament se sont accomplies lorsque le Messie est venu. Plus tard, plusieurs penseurs chrétiens ont été beaucoup plus loin que les évangélistes et les apôtres de manière démesurée. Il leur suffisait de voir un chiffre pour lui attribuer une valeur symbolique. Par exemple, chaque fois que le chiffre 3 apparaissait, ils pensaient qu’il représentait la trinité, ou le chiffre 1 qui signifie le Dieu unique. Ces correspondances ne sont bien sûr que des fantaisies, mais nous pouvons tout de même discerner dans les sacrifices de l’Ancien Testament des préfigurations de Jésus. On découvre comment les Écritures se sont accomplies en Jésus-Christ. On se rend compte aussi combien l’œuvre de Jésus-Christ est supérieure aux lois rituelles de l’Ancien Testament, qui n’étaient que l’ombre de ce qui devait venir, une préparation à l’œuvre sacrificielle de Jésus. On constate dans de très nombreux passages, du livre de la Genèse jusqu’à la prophétie de Malachie, des références à l’attente de plus en plus impatiente de la venue de Jésus-Christ, le Messie tant attendu. Toute la Bible, Ancien et Nouveau Testament compris, est centrée sur la personne de Jésus-Christ. La Bible a été écrite pour l’élever, pour le glorifier, car c’est par lui et par lui seul que nous pouvons avoir une relation avec Dieu. Le but de la Bible est bien de nous aider à trouver Dieu et à grandir dans notre relation avec lui.

Quatrième vérité : la Bible est écrite dans un but pratique. Elle est écrite pour faire une différence véritable dans notre vie. Notons qu'il est écrit : « Que le Dieu de la persévérance et du réconfort vous donne de vivre en plein accord les uns avec les autres. » La Bible du Semeur traduit les mots ‘persévérance’ et ‘réconfort’ par ‘patience’ et ‘encouragement’. C’est par la persévérance et le réconfort, par la patience et l'encouragement que je suis instruit et que je peux vivre en harmonie avec les autres. La Bible n'est pas écrite uniquement pour informer notre esprit. Elle n'est pas écrite uniquement pour nous faire sentir moralement supérieurs aux autres parce que nous la lisons. Elle est écrite pour faire une différence dans nos vies. Elle est bien plus qu’un ‘bon livre’ qu’on range sur une étagère, mais qu’on ne lit pas. La Bible n’est pas une pièce de musée qu’on admire sans jamais examiner. C’est un guide pratique véritable dont nous ne pouvons pas nous passer. Ce n’est pas un livre de recettes qui donne des solutions toutes prêtes à nos tracas, à nos soucis quotidiens. Mais elle contient tout ce qu’il nous faut pour nous conduire et nous aider à prendre nos décisions avec sagesse. Elle nous encourage à réfléchir, elle nous oriente dans la bonne direction et elle nous dirige sur la bonne voie.

C'est la persévérance - l’endurance -, et le réconfort - l’encouragement –, qui produisent en nous l’espérance. Nous avons besoin que l’espérance soit renouvelée chaque jour de notre vie. C’est dans la Bible, Parole de Dieu, que nous puisons tout ce qu’il nous faut pour nous instruire. C’est elle et elle seule qui nous apporte la force d’endurer nos épreuves, nos luttes quotidiennes. C’est elle et elle seule qui nous encourage du début à la fin pour produire en nous l’espérance. Nous ne pouvons pas y parvenir par nous-mêmes. Nous avons besoin d’encouragement, de réconfort. Les difficultés auxquelles tous, croyants ou non, devons faire face - personne n’est épargné et ne le sera jamais ! -, peuvent nous envahir et nous décourager. Nous pouvons tous facilement perdre patience et vouloir tout abandonner. Mais la Bible a été écrite au cours de longs siècles pour nous instruire. Quel privilège d’avoir cette collection de livres dans lesquels ce qui a été consigné l’a été pour nous, pour nous guider. Certains lisent la Bible et sont aussi persévérants qu’ils le peuvent, mais ils ne retirent aucun encouragement, et perdent courage. D’autres sont très encouragés par ce qu’ils découvrent dans les Écritures, mais ne sont pas prêts à persévérer dans les difficultés qu’ils rencontrent et abandonnent leur lutte. Ils ne se laissent pas vraiment instruire par ce qu’ils lisent dans la Bible, ils ne découvrent pas ce qu’elle apporte et qui pourrait pourtant produire en eux la véritable espérance. Ils perdent tout espoir, et se désespèrent face aux problèmes auxquels ils doivent faire face.

Dieu nous a accordé sa grâce merveilleuse. Mais la grâce n’est pas une sorte de parachute que nous pourrions utiliser pour nous sortir de nos problèmes. Ce n'est pas pour cela que Dieu nous accorde la grâce. Dieu veut que nous endurions, que nous persévérions dans les difficultés inévitables que nous traversons parce qu’il sait que c’est la persévérance qui produit l’espérance. La grâce de Dieu ne nous débarrasse pas de nos problèmes, loin de là, mais elle nous permet de persévérer. Elle est en quelque sorte le carburant dont nous avons besoin pour résoudre nos problèmes. Elle ne nous sort pas de nos épreuves, elle nous permet de nous en sortir. Voilà son véritable pouvoir ! L’un des objectifs pratiques de la Bible entière est de nous équiper pour que nous vivions dans l’espérance grâce à la patience et à l’encouragement qu’elle nous apporte, et dont nous ne pouvons pas nous passer.

Cinquième vérité : Dieu est la source de toute patience et de tout encouragement, il est le Dieu de la persévérance et du réconfort. C’est ce que déclare le verset 5. Au verset précédent, nous lisons que c’est l’Écriture - ce qui a été écrit d’avance – qui apporte la patience et l’encouragement. Nous découvrons ce parallèle de nombreuses fois dans la Bible : ce que l’Écriture dit, c’est Dieu qui le dit. La Bible est vraiment Parole de Dieu. Pourquoi ? Parce que c’est la voix de Dieu. On voit bien que l’idée que je pourrais faire confiance à Dieu, mais pas à la Bible, ne tient pas, parce que la Bible elle-même dit qu’elle est la voix de Dieu. Chaque fois que nous lisons la Bible, c’est la voix de Dieu que nous entendons, pour nous aider à persévérer et pour nous encourager chaque fois que nous l’écoutons.

Imprégnés de ces vérités, nous pourrons vivre en harmonie et unis avec tous les croyants, qu’ils soient faibles ou forts dans la foi. Quel message d’espérance !

Prenons quelques moments pour prier notre Seigneur, celui qui nous a donné les saintes Écritures : « Seigneur, nous avons parlé de ta Parole aujourd’hui et de l’impact qu’elle peut avoir dans nos vies. Nous te remercions pour ta Parole ! Merci pour l’instruction qu’elle nous apporte, pour les encouragements qu’elle nous donne, pour les exhortations que nous recevons d’elle. Merci parce qu’elle nous reprend quand nous nous égarons et oublions de suivre ton enseignement. Pardonne, Seigneur, nos entêtements, notre refus d’obéir à tes instructions, nos moments de défaillance. Permets, Seigneur notre Dieu, que nous soyons de plus en plus à l’écoute de la Bible, imprégnés de ta Parole de vie et d’amour. Quand nous lisons ce que tu nous dis par la bouche des écrivains que tu as inspirés, nous savons que c’est toi que nous entendons, et nous en sommes si reconnaissants. C’est grâce à ta Parole que nous pouvons persévérer et trouver le réconfort dont nous avons tant besoin pour vivre fidèlement attachés à toi dans un monde où beaucoup te méprisent. Merci pour le pardon que tu nous accordes quand nous nous approchons de toi dans l’humilité avec le désir ardent de te ressembler de plus en plus. Permets que je puisse vivre en accord avec mes frères et sœurs dans mon église, ainsi qu’avec ceux qui ne t’appartiennent pas, car je veux vivre en harmonie avec eux pour te rendre gloire dans la joie et l’unité. Dieu de patience et de réconfort, aides-nous à persévérer et continue de nous encourager. Accepte, ô Seigneur, cette prière au nom de Jésus, amen. »

Rejoignez-nous donc demain, pour poursuivre notre étude du chapitre 15 de la lettre aux Romains. Nous réfléchirons ensemble sur les versets 8 à 16.