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Bonjour, et bienvenue à notre série d’études méditatives Dieu au quotidien sur la lettre de Paul aux Romains en compagnie de Tom Holladay ! Nous en sommes à notre seizième semaine et nous allons réfléchir ensemble sur le chapitre quinze en cinq étapes. Aujourd’hui, nous survolerons les versets un à sept.
Avant de commencer notre étude, je voudrais vous rappeler encore une fois le plan général de la lettre aux Romains, que nous avons parcourue ensemble pendant les 15 dernières semaines. Nous avons parlé des cinq réalités distinctes qui ont un impact sur nos vies et changent notre histoire, que nous trouvons dans cette lettre. Les chapitres 1 à 3, verset 20, parlent du péché ; les chapitres 3 à 5, verset 21, de la vérité ; les chapitres 6 à 8, de la sanctification, de la croissance chrétienne ; les chapitres 9 à 11, de la souveraineté de Dieu. Enfin, les chapitres 12 à 16 parlent de la réalité du service chrétien. Nous y sommes en plein ! Nous avons survolé ensemble ces réalités, parfois dans le détail. En les considérant, nous avons cherché à comprendre et à accepter nos différences. À partir d’aujourd’hui jusqu’à la fin de nos réflexions sur les chapitres 15 et 16, nous entrons dans la section finale la plus ignorée de la lettre aux Romains. Nous allons découvrir quelques vérités surprenantes qui ne sont pas souvent examinées. Nous allons nous pencher sur certains aperçus sur nos relations avec les autres que nous ne rencontrons nulle part ailleurs dans la Bible. Une certaine importance de la Parole de Dieu y est très clairement exposée. Nous allons distinguer dans ces versets le cœur et l'organisation du ministère de Paul et les façons uniques dont Dieu utilise chacun de nous pour servir les autres. Les trois premiers versets du chapitre 15 concluent les propos de Paul sur le service des uns et des autres au chapitre 14 ; il demande aux Romains de vivre une vie qui édifie celles autres : « Nous qui sommes forts, nous avons le devoir de supporter les faiblesses de ceux qui ne le sont pas et de ne pas rechercher ce qui nous plaît. Que chacun de nous cherche à plaire à son prochain pour son bien, en vue de le faire grandir dans la foi. » Ce passage nous rappelle les choix que nous devons faire et renouveler chaque jour. Je peux décider de faire exactement ce que je veux faire, de faire ce qui me plaît, ou bien choisir de plaire aux autres dans le but de les édifier, c’est-à-dire de les faire grandir dans la foi. La Bible du Semeur traduit ces versets ainsi : « Nous qui sommes forts nous devons porter les faiblesses de ceux qui ne le sont pas sans chercher notre propre satisfaction. Que chacun de nous recherche la satisfaction de son prochain pour le bien de celui-ci… » Comme nous l’avons vu la semaine dernière, même si ce que je veux faire est bien en soi, certains de mes agissements peuvent contrevenir au bien de mon prochain et lui causer du tort. À moi de choisir ; soit je cherche ma propre satisfaction, soit celle de mon prochain. Paul ne dit pas que ce que je choisis de faire pour mon propre plaisir est un péché en soi, mais il dénonce l’égoïsme du chrétien qui cherche à profiter de la vie, à se faire plaisir sans se préoccuper de l’impact que cela peut avoir dans la vie des chrétiens plus faibles dans la foi. Si nous vivons notre vie de chrétien simplement pour nous-mêmes, nous n’édifions pas les autres. C’est une question d’attitude. En fait, il y a des limites que nous devons nous imposer et des choix, de véritables sacrifices à faire dans le but de plaire à notre prochain. Quand vous faites ce choix, quand je fais ce choix, nous aidons les autres à grandir dans la foi, et nous aurons en fin de compte beaucoup plus de joie que de chercher notre propre satisfaction. Voilà ce que nous devons faire, voilà l’attitude que nous devons adopter si nous sommes forts : nous agissons avec pleine conviction pour le bien et l’enrichissement spirituel de ceux qui sont plus faibles que nous dans la foi. Les forts portent les faiblesses de leur prochain !
Mais qu’en est-il des faibles dans la foi ? Eh bien, c'est assez évident : « Vous les faibles, devenez forts ! » Grandissez progressivement dans la foi pour que vous puissiez un jour aider votre prochain à grandir dans la foi. Vous ne restez pas faible dans la foi. Vous ne restez pas un bébé spirituel. Vous grandissez dans la foi. La Bible dit que vous aussi vous avez le devoir de plaire aux autres. Vous faites plaisir à votre prochain. Dieu ne veut pas que ses enfants restent faibles dans la foi, mais, tant qu’ils le sont, nous devons être attentifs, les protéger et en prendre soin, pour que leur foi ne vacille pas.
Ceci dit, il est intéressant de noter que d’un côté, la Bible nous dit de plaire à notre prochain, mais d’un autre elle nous dit aussi de ne pas vivre pour plaire aux hommes. En fait, il faut distinguer deux raisons distinctes de chercher à plaire aux autres. Soit mon but est de chercher à plaire aux autres par besoin d’être accepté par eux, et j’y consacre donc toute mon énergie. Soit mon but est d’aider les autres pour répondre à ce dont ils ont besoin, c’est-à-dire vivre plus proches de Dieu grâce à une foi plus solide. Il y a une grande différence entre avoir besoin de plaire aux autres et décider de plaire aux autres. Et il s'agit pour nous de décider de plaire aux autres afin qu'ils puissent grandir en Christ.
Mais comment donc vivre pour édifier les autres ? C'est une chose de dire, voilà les choix que nous devons faire chaque jour. C'est une tout autre chose d’avoir la force de faire des choix désintéressés jour après jour. Comment y parvenir ? Eh bien, les versets 3 à 7 de notre chapitre nous le disent. Lisons-les ensemble : « En effet, Christ n'a pas recherché ce qui lui plaisait, mais, comme il est écrit, les injures de ceux qui t'insultent sont tombées sur moi. Or tout ce qui a été écrit d'avance l'a été pour notre instruction afin que, par la persévérance et par le réconfort que donnent les Écritures, nous possédions l'espérance. Que le Dieu de la persévérance et du réconfort vous donne de vivre en plein accord les uns avec les autres comme le veut Jésus-Christ, afin que tous ensemble, d'une seule voix, vous rendiez gloire au Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ. Accueillez-vous donc les uns les autres comme Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu. »
J'ai besoin de la force d'être désintéressé. Alors, où puis-je trouver cette force ?
Ce que ces versets disent est bon pour moi en tant que parent ; c'est bon pour moi en tant que collègue ; c'est bon pour moi en tant qu'ami ; c'est bon pour moi en tant que serviteur de Jésus-Christ. Il y a quatre choses dans ces versets qui donnent la force d'être désintéressé. Tout d'abord, nous suivons l'exemple de Christ.
Jésus-Christ n'a pas vécu pour lui-même. Chaque fois que nous devons faire un sacrifice, petit ou grand, souvenons-nous de Jésus. Pensons aux droits, à la gloire dont il jouissait dans le ciel avec le Père, mais qu’il a choisi d'abandonner quand il est venu sur cette terre. Dieu le Fils, qui domine sur l’univers entier, a choisi de se limiter pour un temps à un corps humain, en un seul lieu pour nous servir. Son humiliation était sans pareille, à tel point que « les injures de ceux qui l'insultent sont tombées sur lui. » Nous revoyons Jésus, dans les évangiles, insulté sur la croix, renonçant à tous ses droits de Seigneur de l’univers. Jésus a connu la faim, lui qui était avec le Père lors de la création du monde et tout ce qu’il contient. Suivons donc l'exemple de Jésus-Christ chaque fois que nous luttons contre l'égoïsme, regardons à lui, à sa générosité et à son désintéressement total.
La deuxième chose à faire est de nous appuyer sur les encouragements nombreux que nous trouvons dans la Bible. Elle est au centre de la pensée de Paul dans ce contexte. C’est elle qui nous apporte l’espérance et la force d’agir dans un esprit désintéressé et généreux. Nous lisons au verset 4 : « Or tout ce qui a été écrit d'avance l'a été pour notre instruction afin que, par la persévérance et par le réconfort que donnent les Écritures, nous possédions l'espérance. » Plus l’espérance grandit, plus l’égoïsme qui nous habite disparaît ! Ceux qui se sentent découragés n’ont pas beaucoup d’espérance en eux et ne peuvent donc pas édifier les autres. La crainte les envahit, et ils ont tendance à se replier sur eux-mêmes, à ne penser qu’à eux, à ne vivre que pour eux. Dans l’Église, il revient donc aux forts dans la foi d’être attentifs à la faiblesse de leurs proches, et de les encourager autant qu’ils le peuvent à retrouver l’espérance, qui les fera grandir dans la confiance en Dieu. La lettre aux Hébreux, au chapitre 6, verset 19, nous rappelle que « cette espérance, nous la possédons comme une ancre solide et sûre de l'âme. » Les Écritures contiennent tout ce qu’il nous faut pour nourrir notre espérance : la persévérance et le réconfort. La Bible du Semeur traduit ce verset ainsi : « Tout ce qui a été consigné dans l’Écriture l’a été pour nous instruire, afin que la patience et l’encouragement qu’apporte l’Écriture produise en nous l’espérance. » Nous en reparlerons demain.
La troisième chose qui nous aide à vivre de manière désintéressée est de reconnaître que le but de notre unité en Christ est l’adoration, l’adoration de notre Dieu glorieux. Ce que Dieu veut, c’est « que tous ensemble, d'une seule voix, vous rendiez gloire au Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ. » Voilà notre but véritable, notre seul but. Ce passage s’adresse à l’Église entière, composée de l’ensemble des communautés chrétiennes dispersées dans le monde entier. Notre propre voix résonne avec celles de tous les croyants de tous les temps ! Comment donc pourrions-nous songer à une vie chrétienne centrée sur nous-mêmes ?! Considérer les autres comme supérieurs à nous, les faibles dans la foi comme les forts, devient plus facile quand nous nous rendons compte que note vie consiste à glorifier Dieu. Faire preuve d’altruisme devient plus facile ; la considération des autres devient notre mode de vie. il est beaucoup plus facile de faire le choix du désintéressement.
Nous venons de voir que la première chose à faire est de suivre l'exemple du Christ, que la deuxième est de compter sur l’encouragement que nous apporte la Bible afin de vivre de manière désintéressée et que la troisième est de reconnaître
que le but de l'unité est l'adoration. La quatrième chose est en fait la même que la première : suivre l'exemple du Christ ! Paul y revient au verset 7 : « Accueillez-vous donc les uns les autres comme Christ vous a accueillis. » L’apôtre Paul finit cette section comme il l’a commencée, au chapitre 14, verset 2. Tout est question d’accueil mutuel : Jésus-Christ ne fait pas de distinction entre les faibles et les forts. Les uns et les autres doivent donc s’accepter tels qu’ils sont. Ce n’est pas aux forts d’imposer aux faibles de changer, ce n’est pas aux faibles de dicter aux forts comment ils doivent se comporter. Tout ceci bien sûr dans le cadre de la vraie foi. Tous les chrétiens doivent s’entendre sur le fait que Jésus est le seul chemin, la seule vérité, la seule vie, et que lui seul est notre Sauveur et notre Seigneur. Les chrétiens s’accordent aussi pour accepter que le péché est toujours présent dans nos vies et que nous avons besoin de son pardon, quotidiennement. Sinon, nous ne sommes pas des chrétiens. Pour tout le reste, nous pouvons être en profond désaccord, mais nos mésententes ne doivent pas affecter nos relations mutuelles et fraternelles, car ce qui compte, c’est de rester unis en Christ en dépit de nos différences d’opinion. Voilà ce que signifie le véritable accueil : il n’est pas forcé, mais se vit avec conviction de foi. Le but de l'unité chrétienne n'est pas d'amener tout le monde à être d'accord avec moi. Le but, le premier objectif, est de nous accepter les uns les autres parce que Jésus nous a acceptés. Oui, Jésus nous a acceptés. Eh bien, c'est par là que nous commençons.
J'ai parlé à beaucoup de gens de la question de l'égoïsme et du désintéressement.
Je n'ai jamais rencontré personne qui ne dise pas, ‘oui, je lutte contre l'égoïsme tous les jours de ma vie’. Alors où trouvons-nous la force de persévérer ? Comment adopter une attitude différente ? En fait, nous ne pouvons y parvenir que progressivement, un jour à la fois. C’est pourquoi l’apôtre Paul commence et termine son enseignement par cette même consigne qui doit retentir en nous tous les jours : « Accueillez-vous les uns les autres ! » Accueillir l’autre, c’est l’accepter tel qu’il est. Puisons donc dans les Écritures les paroles qui nous disent clairement comment y parvenir.
Prions pour que Dieu nous donne aujourd'hui la force d'édifier les autres plutôt que vivre seulement pour nous-mêmes : « Ô Dieu, notre Père, nous nous concentrons sur ta Parole, qui est la vérité, et nous voulons suivre l'exemple de Jésus-Christ. Nous nous rappelons à quel point il s'est donné pour nous de manière désintéressée. Et nous lui en sommes si reconnaissants. Nous prions pour que, par son exemple et dans notre relation avec lui, il nous donne la force d'être désintéressés dans nos relations. Seigneur, permets que l’espérance que tu nous donnes par ta Parole et qui est le résultat de notre persévérance ait un impact réel dans nos cœurs de telle manière que nous puissions servir les autres avec confiance. Le but de notre vie, c’est de t’adorer d’un seul cœur et d’une seule voix. Aide-nous à rester unis avec tous ceux qui t’ont accepté comme leur Sauveur et leur Seigneur. Pardonne-nous pour notre égoïsme et merci de nous aider à progresser dans la foi. Que ton Esprit nous guide lorsque nous cherchons à puiser dans les Écritures ce que tu veux nous enseigner et que nous devons mettre en pratique. Nous te le demandons dans le nom de Jésus, amen. »
Demain, nous allons nous concentrer sur ce que les versets quatre et cinq ont à dire sur la Bible et notre espérance.