14:15
Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur la lettre de Paul aux Romains ! Aujourd'hui, nous poursuivons notre réflexion sur le chapitre 14. Nous en sommes au troisième jour de notre survol de ce chapitre, et étudierons ensemble les versets 10 à 12. Nous nous concentrerons sur le jugement de Dieu. Hier, nous avons parlé du jugement que nous portons sur les uns et les autres. Mais qu'en est-il du jugement que Dieu forme sur nous ? Voici ce que nous disent les versets 10 à 12 de notre chapitre : « Mais toi, pourquoi juges-tu ton frère? Ou toi, pourquoi méprises-tu ton frère? Nous comparaîtrons tous, en effet, devant le tribunal de Christ, car il est écrit: Je suis vivant, dit le Seigneur, chacun pliera le genou devant moi et toute langue rendra gloire à Dieu. Ainsi donc, chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même. Ne nous jugeons donc plus les uns les autres, mais veillez plutôt à ne pas placer d’obstacle ou de piège devant votre frère. »
Ce passage interpelle les chrétiens : puisqu’ils sont sauvés, doivent-ils faire face au jugement final, lors du retour de Jésus-Christ, et se demander s’il seront acceptés au paradis ou non ? De quoi parle Paul ici ? En fait, il s’adresse bien à des chrétiens : nous nous tiendrons tous un jour devant le tribunal de Dieu, nous devrons tous rendre des comptes sur ce que nous avons pensé et fait. Comment serai-je jugé en tant que croyant ?
Il est important de comprendre que la Bible parle de deux temps de jugement à la fin du monde : un pour les non-croyants et un pour les croyants. Le temps du jugement pour ceux qui n'ont pas cru en Jésus-Christ est appelé dans la Bible le jugement du grand trône blanc. Lors de ce jugement, tous ceux qui n'ont pas cru en Christ entendront leur jugement final, leur condamnation à la séparation d'avec Dieu pour toujours. La Bible affirme en même temps que ceux qui font confiance à Jésus-Christ ne feront pas face à ce jugement. L'image que beaucoup d'entre nous ont en tête n'est pas une image biblique réelle. Et vous savez je crois de quelle image je parle. Vous vous imaginez faire la queue avec des millions d'autres personnes dans une longue file d’attente ; cette file serpente devant et derrière vous à perte de vue. Devant vous, vous voyez au loin des portes nacrées de Saint-Pierre avec un presse-papiers. Et plus vous vous approchez, plus vous vous dites : ‘J'espère que mon nom est sur cette liste. J'espère que mon nom est sur sa liste…’ Cette image ne correspond pas du tout au message de l’Évangile. Dieu n’inscrira jamais votre nom sur la liste de ceux qui l’ont rejeté ! Parce qu'au moment où vous avez demandé à Jésus-Christ d'être votre Sauveur et votre Seigneur, il vous a délivré de l’emprise du péché et inscrit dans le livre de vie. Vous êtes déjà passé, dit la Bible, de la mort à la vie. Écoutez donc ce que Jésus promet et que nous trouvons dans l’évangile de Jean, au chapitre 5, verset 24 : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole et qui croit à celui qui m'a envoyé à la vie éternelle; il ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. » Alors de quoi parle Paul ici, si les croyants ne vont pas faire face à ce jugement qui consiste à ce que chacun rende compte à Dieu pour lui-même ? Eh bien, il y a en fait un jugement pour les croyants différent de ce grand jugement du trône blanc. Il a été appelé par les théologiens au fil des ans, le jugement de Bema. Ce mot grec veut dire ‘tribunal’. Paul en parle dans sa deuxième lettre aux Corinthiens, au chapitre 5, verset 10 : « Il nous faudra tous comparaître devant le tribunal de Christ afin que chacun reçoive le salaire de ce qu’il aura fait, bien ou mal, alors qu’il était dans son corps. » Ce sont les mêmes expressions que celles utilisées dans notre chapitre 14 de la lettre aux Romains.
Quand nous apprenons que tous se tiendront devant Christ, cela s’applique à moi, cela s’applique à vous, à tous les croyants. Le livre de l’Ecclésiaste l’annonçait déjà au chapitre 12, versets 13 et 14 : « Crains Dieu et respecte ses commandements, car c’est ce que doit faire tout homme. En effet, Dieu amènera toute œuvre en jugement, et ce jugement portera sur tout ce qui est caché, que ce soit bon ou mauvais. » Ce jugement ne concerne pas notre salut éternel, mais porte sur les récompenses ou la perte de récompenses. C’est ce dont parle Jésus dans la parabole des serviteurs et des récompenses dans l’évangile de Matthieu, au chapitre 25, verset 23 : « C'est bien, bon et fidèle serviteur; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup. Viens partager la joie de ton maître. » En présence de tous, nous rendrons compte de ce que nous avons fait pendant notre vie. L’apôtre Paul précise comment les événements devant le tribunal de Dieu se dérouleront dans sa première lettre aux Corinthiens, au chapitre 3, versets 10 à 15 : « Conformément à la grâce que Dieu m'a donnée, j'ai posé le fondement comme un sage architecte, et un autre construit dessus. Cependant, que chacun fasse attention à la manière dont il construit dessus, car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, à savoir Jésus-Christ. Que l'on construise sur ce fondement avec de l'or, de l'argent, des pierres précieuses, du bois, du foin ou de la paille, l'œuvre de chacun sera dévoilée: le jour du jugement la fera connaître, car elle se révélera dans le feu et l’épreuve du feu indiquera ce que vaut l'œuvre de chacun. Si l'œuvre que quelqu’un a construite sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. Si son œuvre brûle, il perdra sa récompense; lui-même sera sauvé, mais comme au travers d’un feu. »
Les choses sont simples : ce que nous avons accompli durant toute notre vie et qui durera après avoir été éprouvé sera récompensé. Voilà ce qui se produira devant le trône de Dieu. Ce qui ne résistera pas à l’épreuve ne sera pas récompensé. Ce qui est certain, c’est que quelles que soient les récompenses perdues, les croyants seront néanmoins sauvés. Qu’est ce qui résistera au feu de l’épreuve ? Ce sont, par exemple, les prières pour les autres, les personnes que nous avons gagnées à Christ, le caractère que nous avons formé au fil des ans, le cœur fidèle que nous avons consacré à Dieu. Toutes ces choses dureront jusque dans l’éternité. La récompense nous est promise ! Mais il y a aussi tout ce que nous avons fait ou acquis sur terre et qui ne compte pas : possessions, position sociale, popularité, tout ce qui ne concerne que moi, tout cela ne résistera pas au feu du jugement. La conclusion de Paul dans sa première lettre aux Corinthiens, au chapitre 4, verset 5, rejoint celle de l’Ecclésiaste : « C'est pourquoi ne portez aucun jugement avant le moment fixé, avant le retour du Seigneur, car il mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres et il dévoilera les intentions des cœurs. Chacun recevra alors de Dieu la louange qui lui revient. »
Voilà ce que sera ce jour du jugement, celui du jugement des croyants ! Beaucoup de gens en ont peur, parce qu’ils pensent que Dieu va leur rappeler tout ce qu’ils ont fait de mal. En fait, tout ce que nous avons fait de mal ne résistera pas au feu du tribunal, ce sera perdu à jamais. Nous n’emporterons pas nos possessions ni notre position, notre rang social au ciel. Face à Christ, nous nous prosternerons dans un respect profond, car il est saint, parfait et glorieux. Nous admettrons et regretterons le mal que nous avons fait, ainsi que le bien que nous n’avons pas fait, mais Dieu ne nous retirera pas le salut qu’il nous a accordé une fois pour toutes. Ce jugement est en fait un moment de louange, car « chacun recevra alors de Dieu la louange qui lui revient. »
Le jour du jugement n’est pas à redouter pour les croyants. Ils sont sauvés. Ils l’attendent avec impatience, car, une fois la louange reçue, ils vivront au ciel où il n’y aura plus de larmes ni de souffrances. Les Écritures précisent que les croyants seront récompensés sur la base de trois points précis :
- Nos pensées : Voici ce que Dieu dit lui-même dans le livre de Jérémie, au chapitre 17, verset 10 : « Moi, l'Éternel, j’explore le cœur, j’examine les reins pour traiter chacun conformément à sa conduite, au fruit de ses agissements. »
- Nos paroles : Dans l’évangile selon Matthieu, au chapitre 12, versets 36 et 37, Jésus déclare ceci : « Je vous le dis: le jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole inutile qu'ils auront prononcée. En effet, d'après tes paroles tu seras déclaré juste et d'après tes paroles tu seras condamné. »
- Nos actions : Jésus l’a confirmé à ses disciples. Nous le lisons dans l’évangile selon Matthieu, au chapitre 16, verset 27 : « En effet, le Fils de l'homme va venir dans la gloire de son Père, avec ses anges, et alors il traitera chacun conformément à sa manière d’agir. »
Ce que je pense, ce que je dis et ce que je fais ont une grande importance aux yeux de Dieu, qui veut me récompenser chaque fois que je pense, que je parle et que j’agis pour lui plaire. Un jour, Jésus me regardera tel que je suis : pour chaque pensée fidèle, chaque parole fidèle et chaque action fidèle, je l’entendrai me dire : « C'est bien, bon et fidèle serviteur… » Et tandis que vous et moi pensons au jugement, à la façon dont nous jugeons les autres croyants, et à la façon dont nous nous jugeons nous-mêmes, l'une des vérités clés pour comprendre le jugement de Dieu dans ce monde est que nous vivons dans l’attente de ce jour.
Alors que nous prenons quelques instants pour nous adresser à notre Dieu ensemble, pensons dans le recueillement à ce jour merveilleux que nous attendons avec impatience : « Seigneur Jésus, en ce moment même, nous imaginons ensemble ce jour où nous nous tiendrons devant toi. Nous nous tiendrons devant toi agenouillés pour te louer. Nous te louerons pour tout ce que tu as fait pour nous. Nous te louerons d'avoir donné ta vie pour nous sur la croix. Nous te louerons pour ta résurrection et la vie que tu nous as donnée. Et nous te louerons pour les actions quotidiennes, les prières quotidiennes d'intercession que tu as présentées au Père en notre faveur, nous te remercierons pour l’œuvre que tu auras accomplie dans nos vies, alors que nous t’aurons servi du mieux que nous l’aurons pu. Nous savons que tu reconnaîtras toutes les pensées que nous avons formées, tous les mots que nous avons prononcés, toutes les œuvres que nous aurons faites par la foi pour toi et pour toi seul, avec l’aide de ton Esprit. Quand nous te rencontrerons, toute trace d’orgueil en nous disparaîtra, car nous te verrons et saurons immédiatement que sans ta présence en nous, sans l’Esprit Saint en nous, nous ne pourrions rien faire qui te plaise. Tout est le résultat de ta grâce, de ton amour et de ta puissance ! Que pourrions-nous penser de bien, dire de bien, et agir pour le bien sans ton intervention dans nos vies ? Oui, nous attendons avec impatience ce moment précieux où nous nous tiendrons devant toi. Nous ne craignons pas ce jour, le dernier et le premier jour ! Tu as déjà fixé notre destinée éternelle. Alors, nous n'avons pas à avoir peur de ce jour. Tu nous as déjà dit que nous sommes tes enfants. Tu veux que nous soyons avec toi, là où tu es. Nous attendons donc avec impatience ce jour où nous nous tiendrons ensemble devant toi. Tout cela se réalisera grâce à toi, et c’est pour cela que nous te louons et te prions en ton nom, amen. »
Demain, nous nous concentrerons sur le verset 13 de ce magnifique chapitre du livre des Romains et tenterons de répondre à la question : « Qui sont les faibles dans la foi ? »