Romains 14.1-2

Semaine 15 - jour 1

Épître aux Romains

Romains 14.1-2

12:03


Le chapitre 14 de la lettre aux Romains parle de la façon de gérer les désaccords entre croyants, en particulier sur des sujets où la Bible semble parfois obscure. Le premier verset résume en très peu de mots l’ensemble de l’enseignement de Paul : « Accueillez celui qui est faible dans la foi sans discuter ses opinions. » Comment pouvez-vous vivre dans l’unité avec un autre croyant ou une communauté entière, lorsque vos opinions sont différentes des leurs ? La Bible dit que là où deux ou trois sont réunis en son nom, Jésus est au milieu d'eux. Mais là où deux ou trois sont réunis en son nom, des divergences d'opinion peuvent aussi s’exprimer.
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Notes de l'épisode

Bonjour, et bienvenue à notre série d’études méditatives Dieu au quotidien sur la lettre de Paul aux Romains en compagnie de Tom Holladay ! Nous en sommes à notre quinzième semaine et nous allons réfléchir ensemble sur le chapitre quatorze en cinq étapes. Aujourd’hui, nous examinerons les deux premiers versets.

Je voudrais vous préparer mentalement au message de ce chapitre au cours de cette semaine. À bien des égards, c'est comme si nous entrions dans une boutique de porcelaine fine. Si nous ne prenons pas de précaution, nous pouvons facilement faire des dégâts. Nous pouvons aisément mal comprendre certaines des vérités qui se trouvent dans ce chapitre au détriment de votre propre santé spirituelle et aussi au détriment de la santé spirituelle des autres. Si vous prenez le temps de considérer la richesse des enseignements que contiennent les paroles de Paul, vous pourrez admirer, comme dans un magasin de porcelaine, la beauté de ce qui s’y trouve. Ce chapitre parle honnêtement des mésententes et des désaccords entre chrétiens qui peuvent créer des disputes sérieuses et des divisions. Il suffit de lire attentivement le Nouveau Testament pour s'en rendre compte. Presque toutes les églises du Nouveau Testament ont dû faire face à la désunion. Les chrétiens de Corinthe se disputaient pour savoir quel dirigeant suivre. Les Galates, dit Paul, se mordaient et se dévoraient les uns les autres. Paul a dû encourager les Éphésiens à rester unis. À Philippes, Paul a dû recommander à deux femmes, qui se disputaient au sein de l'église et qui créaient du désordre au sein de leur communauté, de faire la paix et de mieux s’entendre. La liste est longue. Nous devons donc faire face à cette triste réalité : il n’est pas facile pour les chrétiens de bien s’entendre. C'est pourquoi Augustin, l'un des premiers enseignants de l'Église, a dit : « Pour les choses essentielles, nous avons besoin d'unité, pour les choses non-essentielles, nous avons besoin de liberté, et en toutes choses, nous avons besoin de charité. Nous avons besoin d'amour. »

Et le chapitre 14 de la lettre aux Romains parle de la façon de gérer les désaccords

entre croyants, en particulier sur des sujets où la Bible semble parfois obscure. Le premier verset résume en très peu de mots l’ensemble de l’enseignement de Paul : « Accueillez celui qui est faible dans la foi sans discuter ses opinions. » Comment pouvez-vous vivre dans l’unité avec un autre croyant ou une communauté entière, lorsque vos opinions sont différentes des leurs ? La Bible dit que là où deux ou trois sont réunis en son nom, Jésus est au milieu d'eux. Mais là où deux ou trois sont réunis en son nom, des divergences d'opinion peuvent aussi s’exprimer. Prenons l’exemple du choix du style de musique dans les églises chrétiennes contemporaines. Les avis divergent dans une même église : quel genre de musique adopter ? Parfois les débats sont très animés ! Et qui peut éviter ces désaccords ? Réfléchissons donc ensemble sur ces versets. Tout d’abord de quelles sortes d’opinions s’agit-il ici ? Le verset 2 nous l’indique : « L'un a la conviction de pouvoir manger de tout; l'autre, qui est faible dans la foi, ne mange que des légumes. » On comprend tout de suite que les opinions dont il s’agit ici ne concernent pas les principes fondamentaux de la foi chrétienne. Il est question plutôt de scrupules auxquels certains chrétiens attachent une grande importance et d’autres pas du tout, mais sur lesquels la Bible nous laisse libres de penser et d’agir selon notre propre conscience. Elle n’impose pas de règles de conduite précises sur ces sujets. Les Écritures sont très claires dans beaucoup de domaines. Par exemple, elles affirment que Jésus est le seul chemin qui nous conduit vers Dieu et que seule la foi peut nous sauver. La Bible est claire sur tout ce qui concerne le péché et il ne nous appartient pas de décider si telle ou telle action est un péché ou non. Si Dieu dit que voler est un péché, c’est un péché. Aucune circonstance, aucune opinion contraire ne peut justifier le vol. L’apôtre Paul parle de quelque chose de tout à fait différent ici. Les opinions diverses ne concernent pas le péché, qui est condamné, mais des positions que certains peuvent adopter avec conviction et qu’il n’est pas nécessaire de contredire, et surtout de juger.

Paul parle ouvertement de ce que nous mangeons tous les jours, et du culte que nous rendons à Dieu personnellement ainsi que dans nos églises.

À propos de la nourriture, l’apôtre considère ceux qui ne mangent que des légumes comme des croyants faibles dans la foi. Veut-il dire par là que les végétariens ont une foi fragile et que ceux qui mangent de la viande ont une foi solide ? Pour mieux comprendre ce dont il s’agit ici, il nous faut replacer les propos de Paul dans le contexte de l’église de Rome à son époque. Cette communauté comptait beaucoup de Juifs convertis qui observaient des règles précises sur la consommation de viandes, dont certaines étaient dédiées à Dieu. Parmi les chrétiens d’origine non-juive, la situation était différente. La viande qui se vendait sur le marché étaient dédiée aux divinités païennes, et cela posait de gros problèmes à certains croyants juifs comme non-juifs, qui ne voulaient pas être souillés par des rites religieux païens liés à l’idolâtrie, avec laquelle ils ne voulaient rien à voir. Pour d’autres, cela ne posait aucun problème. C’était le cas de Paul, qui disait aux Corinthiens, dans sa première lettre au chapitre 10, versets 25-26 : « Mangez de tout ce qui se vend au marché sans vous poser de question par motif de conscience, car la terre avec tout ce qu'elle contient appartient au Seigneur. » Nous en reparlerons plus loin. On comprend tout à fait que certains aient pourtant des scrupules à ce sujet.

À propos du culte rendu à Dieu par les chrétiens, Paul déclare au verset 5 : « L'un fait une différence entre les jours, un autre les estime tous égaux. Que chacun ait dans son esprit une pleine conviction. »

Les Juifs convertis avaient vécu toute leur vie en respectant le sabbat tous les samedi, ainsi que les nombreuses fêtes cultuelles qui ponctuaient leur vie quotidienne. Prendre de nouvelles habitudes posaient beaucoup de problèmes à certains d’entre eux : devaient-ils se détacher complètement ou non de leur mode de vie passée ? Cela leur posaient des problèmes de conscience. Paul ne leur impose pas de consigne précise : que chacun pense et agisse avec conviction, sans condamner et sans mépriser les autres. Car juger ou condamner serait prendre la place de Dieu, qui dans ce domaine n’impose rien aux faibles comme aux forts.

Nous ne parlons pas ici de questions de doctrine lorsque nous parlons de questions discutables, mais simplement d'opinions. Lorsque nous admettons que la Bible n’impose aucune règle de conduite sur telle ou telle opinion, nous savons que nous pouvons tous nous accueillir mutuellement sans remettre en question ce qui nous unit, car accueillir les autres croyants tels qu’ils sont, avec leurs propres convictions, c’est accueillir Christ parmi nous. Il nous faut simplement faire preuve de compréhension et d’ouverture, en reconnaissant que certains chrétiens n’ont pas en eux la force de changer certaines de leurs habitudes, mais que Dieu les acceptent avec leurs faiblesses et les fait tenir bon.

Paul ne cache pas que ceux qui n’ont pas de problème de conscience à l’égard de la nourriture ou des jours de fête quelconques sont forts dans la foi. Mais cela ne les autorisent pas à mépriser ce qui ont des opinions contraires aux leurs. Ils doivent considérer les autres avec amour, sans faire preuve d’égoïsme ou d’orgueil, ou se croire supérieurs à ceux qui sont faibles dans la foi. Comme le précise Paul au verset 4 : « Qui es-tu pour juger le serviteur d'un autre? Qu'il tienne bon ou qu'il tombe, cela regarde son seigneur. Mais il tiendra bon, car Dieu a le pouvoir de l'affermir. »

Qu’en est-il dans l’Église chrétienne de nos jours ? Au cours des vingt siècles d’histoire du christianisme, nous avons acquis certaines traditions qui ont duré pendant des centaines d’années. Devons-nous y attacher de l’importance ? Les questions de nourriture ne posent pas de problèmes majeurs, car les viandes ne sont pas sacrifiées aux idoles dans nos cultures. Au sujet des jours sacrés comme la célébration de certaines fêtes comme Pâques, l’Ascension, la Pentecôte ou Noël, la sécularisation de nos sociétés fait qu’elles ont perdu leur sens premier. Mais devons-nous condamner dans l’Église les chrétiens qui, par exemple, ne fêtent pas Noël ? On sait que le Nouveau Testament ne parle pas de ces fêtes commémoratives. Jésus et les apôtres ne nous demandent pas de célébrer Noël, Pâques ou la Pentecôte. En revanche, ils nous demandent de nous aimer et de nous accueillir les uns les autres, faibles et forts, dans l’humilité et l’unité, avec cette confiance sereine que Dieu a le pouvoir de nous affermir. Voilà l’essentiel.

Tout au long de cette semaine nous allons parler de l’attitude que nous devons adopter à l’égard de nos opinions et de celles des autres, du fait qu’il y a des questions controversées dans l’Église. Quelle que soit l’importance que nous y apportions, nous devons admettre qu’elles existent et que nous devons y être attentifs. Considérons donc ces questions dans la prière en demandant à Dieu de nous aider à avoir avec les croyants des relations saines et fraternelles quelles que soit leurs opinions diverses : « Seigneur notre Dieu, nous te remercions parce que nous ne vivons pas notre relation avec toi isolés. Merci pour tous les chrétiens qui nous entourent, dans notre église et dans nos communautés. Merci parce que nous pouvons mieux te connaître et te servir ensemble. Nous avons parfois des différences d’opinion, mais elles ne sont pas assez importantes pour que nous nous fâchions entre nous. Aide-nous à accepter nos différences, parce que nous voulons tous te servir et t’adorer ensemble. Que notre amour commun pour toi et pour les uns et les autres nous permette de toujours nous parler avec douceur, et que nos divergences n’affectent en rien notre unité en toi. Nous te le demandons au nom de Jésus, amen. »

Demain, nous examinerons ensemble les versets 3 à 13 de ce chapitre 14 de la lettre aux Romains, et nous parlerons de la question importante du jugement des autres.