16:49
Bonjour, et bienvenue à notre série d’études méditatives Dieu au quotidien sur la lettre de Paul aux Romains en compagnie de Tom Holladay ! Nous en sommes à notre quatorzième semaine et nous allons réfléchir ensemble sur le chapitre treize en cinq étapes. Aujourd’hui, nous survolerons les versets un à six.
En lisant ce chapitre, nous sommes tous interpellés : « Comment pouvons-nous influencer le monde qui nous entoure sans que le monde ne nous affecte ? Comment pouvons-nous y parvenir ? En tant que croyants, en tant que personnes qui ont la foi, nous devons être le sel et la lumière dans ce monde. Est-ce que nous devons rester simplement à l'écart du monde et essayer d'une manière ou d'une autre de l'influencer isolés dans notre coin ? En fait, cela ne peut pas fonctionner, parce qu’il n’y aurait aucune interaction entre nous et ceux que nous voulons influencer. Devons-nous devenir exactement comme le monde, de sorte que nous soyons acceptés et que le monde ait l'impression que nous nous identifions à lui ? Cela ne peut pas fonctionner non plus parce qu'il n'y aurait plus aucune différence entre le monde actuel et nous. Nous n’avons rien d’attirant si nous sommes exactement comme les autres. Le chapitre 13 de la lettre aux Romains nous indique dans un langage clair et précis ce que Jésus réclame de nous lorsqu’il nous demande d’être dans le monde, mais pas du monde. Cela fait partie de la transformation dont nous avons parlé la semaine dernière à propos du chapitre 12. Nous adoptons une nouvelle façon de penser à l’adoration, une nouvelle façon de penser à notre relation avec les autres dans l'Église, une nouvelle façon de penser à notre relation avec les autres dans la vie quotidienne, une nouvelle façon de penser à notre relation avec nos ennemis.
Au chapitre 13, nous examinons une nouvelle façon de penser à notre rapport à la société et à la culture du pays dans lequel nous vivons, quel qu’il soit. Les consignes dont la Bible nous fait part, notamment la lettre de Paul aux Romains, mais aussi d’autres textes des Écritures, s’appliquent à toutes les époques, dans tous les pays et dans toutes les cultures du monde. Pour avoir des relations saines avec le monde qui nous entoure, que devons-nous faire en tant que croyants, en tant que disciples de Jésus-Christ ? Comment pouvons-nous être le sel et la lumière dont le monde a besoin ? Notre chapitre ne répond pas à toutes ces questions, mais il offre des réponses à des questions très importantes qui ne trouvent pas vraiment de réponse ailleurs dans la Bible. C'est le passage que nous consultons pour découvrir en particulier comment un chrétien doit se comporter à l’égard du gouvernement du pays dans lequel il se trouve. Voici ce que nous lisons aux versets 1 à 5 : « Que chacun se soumette aux autorités qui nous gouvernent, car toute autorité vient de Dieu, et celles qui existent ont été établies par Dieu. C'est pourquoi celui qui s'oppose à l'autorité résiste à l'ordre que Dieu a établi, et ceux qui résistent attireront une condamnation sur eux-mêmes. En effet, on n’a pas à craindre les magistrats quand on fait le bien, mais quand on fait le mal. Veux-tu ne pas avoir à craindre l'autorité? Fais le bien et tu auras son approbation, car le magistrat est serviteur de Dieu pour ton bien. Mais si tu fais le mal, sois dans la crainte. En effet, ce n'est pas pour rien qu'il porte l'épée, puisqu'il est serviteur de Dieu pour manifester sa colère en punissant celui qui fait le mal. Il est donc nécessaire de se soumettre aux autorités, non seulement à cause de cette colère, mais encore par motif de conscience. »
Nous avons deux responsabilités majeures à l’égard du gouvernement de notre pays. Nous devons tout d’abord lui témoigner du respect. Nous risquons d’être surpris de lire la deuxième dans la Bible dans un moment, mais pour l’instant Paul nous demande de témoigner du respect. Ce n’est pas négociable ! Mais comment respecter un gouvernement qui n’est pas démocratique, où le droit de vote n’existe pas, où nous n’aimons pas du tout la manière dont il gouverne : comment continuer à témoigner du respect ? Que dit la Bible à ce sujet ?
Eh bien, voici les réponses que Paul nous donne. Nous respectons nos autorités parce que c’est Dieu lui-même qui les a placées pour nous diriger. Et nous les respectons parce que leurs dirigeants sont des ministres de Dieu. Manquer de respect pour ceux qui nous dirigent, que nous soyons ou non d’accord avec leur programme et les lois qu’ils érigent, c’est manquer de respect pour Dieu. Il ne s’agit pas seulement de respecter un gouvernement démocratique que nous avons élu, mais tout type de gouvernement, que le dirigeant soit un dictateur, un roi autoritaire ou un président débonnaire. Souvenons-nous que les apôtres, qui ont parlé du respect des autorités, notamment Paul et Pierre, vivaient sous le régime d’empereurs romains qui étaient considérés comme des dieux qu’on devait vénérer, et qui imposaient avec sévérité leur volonté sur l’ensemble de leur empire.
Certains pensent que les Écritures disent qu'il faut respecter uniquement les gouvernements dont nous aimons les méthodes, qui dirigent selon leur façon de concevoir l’autorité. Mais Dieu n’est pas un républicain, ni un socialiste ni un communiste, ni un Dieu de droite ou de gauche ! Il ne nous appartient pas de décider de respecter ou non un gouvernement ou un autre. Quel que soit le gouvernement en place, il mérite notre respect. C’est Dieu qui l’a décidé ainsi. Comment cela fonctionne-t-il ? Comment concilier notre respect du gouvernement et le fait que je sois serviteur de Dieu ? Parfois, je suis en complet désaccord avec ce que le gouvernement réclame de ses citoyens. En fait, comme Paul le déclare dans sa lettre aux Philippiens, au chapitre 3, verset 20, « nous sommes citoyens des cieux. » Nous sommes citoyens de deux mondes. Nous entretenons une relation avec le gouvernement de notre société, mais aussi une relation étroite, profonde et durable avec le Royaume de Dieu.
Au cours des siècles passés, l’Église chrétienne a entretenu avec l’État des relations de plusieurs ordres. On compte au moins quatre types de relations. Dans le premier type de relation, l’État a le contrôle, il exerce un contrôle total sur l’Église. Cette suprématie porte depuis le 17e siècle le nom ‘d’érastianisme’, d’après Erastus, un médecin et théologien protestant suisse, qui défendait la suprématie de l’État sur l’Église au 16e siècle. Dans le deuxième type, c’est l’inverse : l’Église contrôle l’État. On parle de ‘théocratie’. Cela a été longtemps le cas en Europe. Le troisième type est connu sous le nom de constantinianisme, pour lequel l'État favorise l'Église, et l'Église s'accommode de l'État. Il s’agit d’une sorte de compromis entre les deux. Dans le dernier type de relations entre l’Église et l’État, plus fréquent dans les gouvernements démocratiques, les deux institutions reconnaissent les responsabilités que Dieu a données à chacune. Nous pouvons préférer l’un ou l’autre de ces types de relations, mais en fin de compte, il nous revient de respecter et d’obéir aux autorités qui contrôlent notre pays. Répétons-le, nous n’avons pas le choix, c’est ainsi que Dieu l’a voulu. Nous respectons notre gouvernement comme une autorité venant de Dieu. Nous respectons aussi les magistrats qui le représentent. Ce sont des serviteurs de Dieu, que nous le voulions ou non, que ce soient de bons ou mauvais serviteurs ! Si les non-croyants obéissent à leurs instructions, à plus forte raison les croyants, qui doivent montrer l’exemple !
Une fois ce principe d’autorité et de soumission reconnu, cela veut-il dire qu’il n'y a-t-il pas des moments où vous ne pouvez pas respecter les exigences de certains gouvernements ? Rappelons-nous encore que ce passage a été écrit à l’époque du règne des empereurs romains, où les Césars se déclaraient être Dieu sur terre et réclamaient l’adoration de leurs sujets, esclaves ou non. Mais même dans ce cas, les Écritures inspirées par l’Esprit Saint considèrent les représentants comme des serviteurs de Dieu. L’apôtre Paul utilise à deux reprises le mot diakonos pour les décrire, ce mot qui a donné notre mot ‘diacre’ et qui désigne aussi des serviteurs de l’Église. Une troisième fois il se sert d’un autre mot, liturgos, qui désigne le prêtre qui officie et qui a donné notre mot ‘liturgie’ pour parler des offices religieux. C’est bien Dieu qui a institué les gouvernements en place, le nôtre y compris. Les termes utilisés pour en parler sont forts. Je suis conscient que cela suscite de nombreux questionnements ! Il y a à nos yeux tant de mauvais gouvernements et si peu de bons gouvernements, tant de mauvaises et peu de bonnes autorités. Nous en reparlerons ensemble demain dans plus de détail! Mais soyons pour l’instant plus personnels. Que pensez-vous de tout cela au fond de vous ? Quelle est votre attitude sincère à l’égard du gouvernement que Dieu a mis en place et auquel vous devez être soumis ? Le respectez-vous vraiment en tant qu'autorité de Dieu
et votre président, votre roi ou votre premier ministre en tant que serviteur de Dieu, désigné ultimement par Dieu, même dans un système démocratique où vous n’avez pas voté pour lui ? C'est ce que Dieu nous demande impérativement de faire dans ces versets.
Tout d’abord, nous nous soumettons au gouvernement en lui accordant tout notre respect. Nous nous soumettons avec toute notre volonté à nos autorités. Et c'est là que certains d'entre vous n'apprécient peut-être pas vraiment ce que la Bible réclame de nous !
Deuxièmement, nous nous soumettons à notre gouvernement en payant nos impôts. Oui, il n’y a pas d’exception, nous devons payer nos impôts ! Nous lisons au verset 6 : « C'est aussi pour cela que vous payez des impôts, car les magistrats sont des serviteurs de Dieu qui s'appliquent entièrement à cette fonction. Rendez à chacun ce qui lui est dû: l'impôt à qui vous devez l'impôt, la taxe à qui vous devez la taxe, le respect à qui vous devez le respect, l'honneur à qui vous devez l'honneur. »
Il est raisonnable que nous payions nos impôts et nos taxes, car les magistrats sont des serviteurs de Dieu qui consacrent tout leur temps à gouverner. L’idée de payer des impôts, des frais de douanes et des taxes, n’est peut-être pas plaisante. On en débat depuis des milliers d’années. Les croyants peuvent pourtant être heureux de pouvoir les payer car ils accomplissent ainsi la volonté de Dieu, qui est bonne, parfaite et agréable. Lorsque nous prions « que ta volonté soit faite », notre prière inclut le paiement de nos impôts. C’est une manière de respecter nos autorités. Nous le faisons en bonne conscience, sans tricher, par obligation morale, mais aussi de tout cœur. Rappelons-nous que même si nos gouvernements gaspillent beaucoup d’argent, ne le dépensent pas comme ils devraient le faire, nous bénéficions tout de même de beaucoup de choses. Paul a payé des impôts sans rechigner. Les impôts, payés par tous, chrétiens ou non, ont contribué à soutenir la grande armée romaine, mais aussi à construire et maintenir les grandes voies romaines qui lui ont permis de parcourir l’Asie mineure, l’Italie, et peut-être l’Espagne en toute sécurité pour répandre la Bonne Nouvelle. Rappelons-nous la réponse de Jésus à ses disciples qui lui demandaient s’ils devaient payer ou non des impôts. Nous la lisons dans l’évangile selon Matthieu, au chapitre 22, verset 21 : « Rendez à l'empereur ce qui est à l'empereur et à Dieu ce qui est à Dieu. » Jésus n'a jamais dit que nous ne devrions pas payer d'impôts. Au contraire, il nous a demandé de le faire en toute honnêteté. Jésus ne donne pas d’explication supplémentaire, il n’en fait pas un discours. Son enseignement est direct et pratique. C’est par respect pour les gouvernements en place par Dieu que nous payons nos impôts et nos taxes !
Faisons une pause ici. Demain, nous parlerons davantage du fait que c’est bien Dieu qui met en place les autorités du monde entier depuis le début de la vie en société et jusqu’à la fin du monde. Nous réfléchirons ensemble sur ce que cela signifie pour le monde et pour nous croyants.
Pour l’instant, je vous invite à prier avec moi pour le gouvernement dont vous dépendez. Vous écoutez peut-être ce message dans un autre pays francophone que la Suisse, la France ou la Belgique. Ce que Paul nous enseigne est valable pour tous les pays du monde, sans exception. Je vous encourage donc à prier pour le gouvernement du pays dont vous êtes citoyens : « Notre Père, nous faisons une pause maintenant, et nous prenons un moment pour prier pour notre gouvernement. Nous te remercions parce que, comme tu nous l'as dit dans ta Parole, notre gouvernement a été mis en place par toi ; il est une expression de ton autorité. Seigneur, nous te prions pour que ceux nous dirigent prennent leur rôle au sérieux, qu'ils voient la nécessité d'assurer la sécurité à tous les citoyens. Qu’ils aient la volonté de t'écouter et de trouver en toi la force de diriger. Seigneur, je prie même pour les gouvernements qui ne se tournent pas vers toi et n'essaient pas de trouver en toi la force de diriger. Permets qu’ils se rendent compte qu’ils ne pourraient rien faire si tu ne le permettais pas toi-même, car tu es maître de toute situation ; rien ne t’échappe, c’est toi qui commandes même si nous ne comprenons pas comment tu agis. Nous prions pour nous-mêmes, Père. Nous prions pour que tu nous aides à respecter notre gouvernement, en respectant non seulement son autorité, mais aussi toutes les fonctions qu’il occupe, tous les ministères à sa charge. Nous voulons prendre le temps de te remercier pour la sécurité qui existe dans nos foyers, pour l’électricité, l’eau et le gaz, dont nous bénéficions sans même y penser, grâce au service constant de nos gouvernements. Nous te prions, Seigneur, pour le ministère de l'éducation afin que notre jeunesse puisse recevoir les connaissances nécessaires et s’instruire. Permets que nos dirigeants aient conscience que tout dépend de toi et non pas d’eux et qu’ils servent notre pays sous ta propre direction. Nous te le demandons au nom de Jésus, amen. »
Eh bien, rejoignez-nous demain pour examiner de plus près certaines questions que vous pourriez avoir sur les versets de ce chapitre 13 de la lettre aux Romains.