Romains 11.1-6

Semaine 12 - jour 1

Épître aux Romains

Romains 11.1-6

11:25


Le chapitre 11 de la lettre aux Romains nous offre un aperçu de l’histoire du point de vue de Dieu. En bref, la vision de Dieu est simple : il n’en a pas fini avec le monde et l’humanité, bien au contraire. Paul nous invite à comprendre l’histoire sous tous ses aspects à travers le filtre de la souveraineté de Dieu sur le monde qu’il a lui-même créé et qu’il tient dans ses mains, pour reprendre cette image biblique qui exprime si bien que c’est Dieu et Dieu seul qui maintient la création entière. L’histoire du monde et de l’humanité, c’est son histoire.
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Notes de l'épisode

Bonjour, et bienvenue à notre série d’études méditatives Dieu au quotidien sur la lettre de Paul aux Romains avec Tom Holladay ! Pendant les cinq prochains jours de cette douzième semaine, je vous propose d’étudier ensemble le chapitre 11, qui termine la section sur le projet divin pour les Juifs et les non-Juifs. Les chapitres 9, 10 et 11 de cette lettre parlent tous de la souveraineté de Dieu.

Notre chapitre contient quelques passages assez difficiles à comprendre, mais aussi la grande certitude que Dieu contrôle l'histoire humaine. Il existe plusieurs façons différentes d’aborder l'histoire, qui a de nombreuses branches. On peut ainsi s’intéresser à l’histoire politique, l’histoire militaire, l’histoire littéraire ou même l’histoire quotidienne. Mais aucune de ces approches est capable de nous donner une vision adéquate de l’histoire humaine, car elles ne tiennent pas compte de Dieu, la figure historique et la force d’influence principales de l’histoire humaine. Le chapitre 11 de la lettre aux Romains nous offre un aperçu de l’histoire du point de vue de Dieu. En bref, la vision de Dieu est simple : il n’en a pas fini avec le monde et l’humanité, bien au contraire. Paul nous invite à comprendre l’histoire sous tous ses aspects à travers le filtre de la souveraineté de Dieu sur le monde qu’il a lui-même créé et qu’il tient dans ses mains, pour reprendre cette image biblique qui exprime si bien que c’est Dieu et Dieu seul qui maintient la création entière. L’histoire du monde et de l’humanité, c’est son histoire.

Le chapitre 11 de la lettre aux Romains parle de l'œuvre de Dieu dans l'histoire. On y découvre comment le plan de Dieu se dessine pour l’humanité entière tout au long de l’histoire. Paul parle de l'œuvre de Dieu parmi les nations de tous les temps. Mais, précisons-le de suite, il s’agit de nous donner une vision globale de cette histoire. Paul parle de nations entières qui rejettent ou bien qui acceptent Dieu en général, et non d’individus en particulier. Chacun d'entre nous est toujours individuellement responsable devant Dieu de son choix, mais Paul nous dit aussi dans ce chapitre qu'il se passe quelque chose d'important parmi les nations non-juives et la nation juive. Paul ne parle pas seulement de l'œuvre de Dieu dans l'histoire et dans les nations, il parle aussi de l'œuvre de Dieu en nous. Paul rappelle à plusieurs reprises que c’est pour notre bien qu’il écrit ce qu’il tient à nous dire. Il ne veut pas seulement que nous comprenions la vision de Dieu pour le monde dans son ensemble, mais aussi que nous soyons transformés par ce que nous comprenons. L’apôtre commence donc par une question qui peut nous surprendre : Dieu a-t-il rejeté son peuple ? Son peuple, la nation d'Israël, un si petit pays, mais qui a tant d’importance à ses yeux ? Il s'agit du peuple qu’il a choisi pour mettre en œuvre et mener à bien sa vision pour le monde entier.

La réponse de Paul est claire : « Pas du tout ! » Dieu n’en a pas fini avec son peuple, qui reste son peuple. Et l’apôtre en apporte brièvement des preuves, en avouant tout d’abord qu’il est lui-même un Israélite. Il dit au verset 1 : « Je suis moi-même israélite, de la descendance d'Abraham, de la tribu de Benjamin. » Celui qui écrit ces mots est venu à la foi en Dieu par Jésus-Christ. C’est bien une preuve que Dieu n’a pas totalement rejeté son peuple. L’histoire du prophète Élie dans l’Ancien Testament apporte une deuxième preuve. Nous lisons ceci au verset 2 : « Dieu n'a pas rejeté son peuple, qu'il a connu d'avance. Ne savez-vous pas ce que l'Écriture rapporte au sujet d'Élie, quand le prophète adresse à Dieu cette plainte contre Israël: Seigneur, ils ont tué tes prophètes, ils ont démoli tes autels; moi seul, je suis resté, et ils cherchent à m’enlever la vie ? Mais quelle réponse Dieu lui donne-t-il ? Je me suis réservé 7000 hommes qui n'ont pas plié les genoux devant Baal. »

Vous vous souvenez sans doute que Baal était la divinité que les Cananéens et les nations environnantes adoraient à l’époque. Beaucoup d’Israélites avaient abandonné leur foi en Dieu et servaient cette idole fabriquée de main d’homme, qui était supposée diriger leur vie en leur apportant bonheur et prospérité. Baal était en fait un dieu que ses adorateurs pouvaient contrôler à leur guise. Cette crédulité peut nous paraître grotesque de nos jours, mais n’avons-nous pas nous-mêmes nos propres idoles ? Ce ne sont peut-être pas des statues de pierre que nous plaçons sur un piédestal, mais ce sont toutes celles qui représentent pour nous la popularité, l'argent ou le pouvoir, et que nous vénérons comme des dieux.

Le prophète Élie croyait qu’il était le seul en Israël à ne pas avoir d’idole, le seul qui adorait et servait le Dieu unique. Mais Dieu le reprend et le rassure : Il reste en Israël des milliers de gens qui m’adorent et me servent, lui dit-il ! Cet exemple est très encourageant : Dieu est à l’œuvre dans le monde, même si nous ne le voyons pas. Lorsque nous croyons être les seuls à avoir la foi, rappelons-nous donc cette histoire. Il en est de même de nos jours. L’Église chrétienne compte des milliers et des milliers de Juifs chrétiens, qui reconnaissent en Jésus-Christ le Messie promis et qui l’ont reçu comme leur Sauveur et leur Seigneur.

Paul est certain que Dieu n’a pas rejeté son peuple non seulement parce que lui-même est un Israélite converti, mais aussi parce que des milliers de Juifs ont accepté Jésus-Christ dans leur vie, et enfin parce qu’il subsiste toujours un reste élu qui acceptera Jésus comme Sauveur et Seigneur, et rejoindra un jour la communauté des chrétiens, l’Église de Christ. Paul dit aux versets 5 et 6 de notre chapitre : « De même, dans le temps présent aussi, il y a un reste conformément à l’élection de la grâce. Or, si c'est par grâce, ce n'est plus par les œuvres, autrement la grâce n'est plus une grâce. [Et si c'est par les œuvres, ce n'est plus une grâce, autrement l'œuvre n'est plus une œuvre.] »

On retrouve l’idée d’un ‘reste’ fidèle tout au long de l’Ancien Testament. Déjà à l’époque d’Élie le prophète, puis celle de l’Exil, lorsque le peuple d’Israël fut déporté et dispersé loin de son pays parmi des nations étrangères. De nombreux Israélites dispersés sont restés attachés à Dieu et ont respecté la loi de l’Alliance. Une grande partie du peuple israélite a abandonné Dieu, mais ceux qui sont restés fidèles doivent leur attachement au Dieu vivant uniquement à la grâce de Dieu. C’est par grâce qu’ils sont choisis. Répétons-le, la grâce est la raison pour laquelle ils ont été choisis. La grâce, et la grâce seule. Nous n’insisterons jamais assez sur le fait que seule la grâce de Dieu peut changer nos vies. Nous ne pouvons absolument rien y ajouter. Nous ne pouvons pas la compromettre. Nous ne pouvons rien faire pour mériter le salut, seul Dieu peut nous l’accorder. La grâce est un don gratuit qui ne se mérite pas. Elle doit donc rester pure. Dieu ne nous demande rien d’autre que de croire en lui et de lui faire totalement confiance pour nous transformer par la grâce qu’il est prêt à nous accorder sans que nous n’ayons rien à faire, sinon de l’accepter avec reconnaissance. Il nous a choisi pour le servir, mais notre salut ne dépend pas de ce que nous pouvons faire pour Dieu. Nous servons Dieu non pas pour gagner le salut, mais parce que nous avons été sauvés par sa grâce seule. Dieu veut bien sûr que nous accomplissions de belles œuvres pour lui, mais nos œuvres découlent de l’effet de sa grâce en nous. Notre relation avec Dieu ne dépendra jamais de ce que nous avons fait pour lui, ou faisons pour lui, ou ferons pour lui. Nos œuvres bonnes ne nous garantissent pas le salut, elles manifestent que nous sommes sauvés. Paul le rappelle dans sa lettre aux Éphésiens, au chapitre 2, versets 8 à 10 : « C'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est pas par les œuvres, afin que personne ne puisse se vanter. En réalité, c’est lui qui nous a faits; nous avons été créés en Jésus-Christ pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d'avance afin que nous les pratiquions. »

Alors que nous terminons à présent ce survol des premiers versets du chapitre 11 de la lettre aux Romains, remercions Dieu ensemble. Passons quelques instants en prière pour le remercier de nous avoir accordé sa grâce. Dans le recueillement, vous pouvez dire à Dieu : « Seigneur, je te remercie de tout mon cœur pour ta grâce merveilleuse. Je n'ai rien à faire pour la mériter. Je ne peux rien faire pour la mériter. Je l’accepte humblement. Seigneur, pardonne-moi pour tous les moments où j'ai cru que je pouvais ajouter quelque chose qui viendrait de moi pour mériter ta grâce. Enlève de ma pensée tout orgueil, et permets que je puisse te servir en sachant que le bien que je peux faire pour les autres c’est grâce à toi et à toi seul que je peux le faire. Je te suis reconnaissant pour ton amour pour moi, et c’est au nom de Jésus que je t’adresse ma prière et ma louange, Amen.

Demain, nous étudierons ensemble les versets 7 à 15 du chapitre 11 de la lettre de Paul aux Romains.