15:47
Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur la lettre de Paul aux Romains ! Aujourd'hui, nous poursuivons notre réflexion sur le chapitre 10. Nous en sommes au deuxième jour de notre survol de ce chapitre cette semaine, et étudierons ensemble les versets 2 à 8. Cette semaine nous apprenons, à partir de la longue expérience de Paul, comment devenir un témoin modèle de Jésus-Christ. Hier, nous avons vu que, pour être un témoin modèle, il faut être motivé en ayant au fond de soi une véritable passion pour les salut des autres. Mais à cela s’ajoute une deuxième chose essentielle dont Paul parle dans les versets 2 à 8 de notre chapitre. Pour être un témoin modèle, pour témoigner de notre foi aux autres, il faut savoir ce qui peut nous en empêcher. Quels sont les obstacles au salut ? Paul parle de trois d'entre eux dans ce passage. Il parle de personnes qu’il connaît bien, ses compatriotes israélites, qui font face à des obstacles à leur salut. Ces obstacles, il a dû lui-même les surmonter. Ces obstacles à la foi et au salut – et cela peut nous surprendre - sont les mêmes que ceux que nous rencontrons aujourd’hui : l’orgueil en est la cause. Et qui ne doit pas lutter contre l’orgueil enraciné au plus profond de nous ? Vous reconnaîtrez certainement quelques-uns de ces obstacles au cours de notre méditation, des obstacles que vous avez dû vaincre vous-mêmes avant d’accepter Jésus-Christ comme votre Sauveur et Seigneur. Ces obstacles, tout le monde doit y faire face, sans exception. Nous ne devons pas l’oublier lorsque nous pensons aux autres et que nous leur parlons de notre foi. Ils doivent surmonter les mêmes obstacles que nous.
Le premier d’entre eux est celui que Paul appelle ‘le zèle sans connaissance’. Il dit au verset 2 : « En effet, je leur rends ce témoignage: ils ont du zèle pour Dieu, mais pas conformément à la vraie connaissance. » Le livre des Proverbes, au chapitre 19, verset 2, rappelle que : « Le manque de connaissance n'est bon pour personne, et celui qui précipite ses pas tombe dans le péché. » Il n’est pas bon d’avoir du zèle sans vraie connaissance !
Cela me rappelle une émission télévisée américaine à propos d’une fillette qui souffrait d’une insuffisance hépatique. À la fin du reportage, la chaîne de télévision a reçu plusieurs appels de personnes qui se portaient volontaires pour donner un de leurs foies ! Elles ne savaient même pas qu'elles n'avaient qu'un seul foie, et qu’elles courraient le risque de mourir, sans parler de la compatibilité de leur foie avec celui de la fillette. Il y a quelque chose d’attrayant dans le zèle, mais s’il n’est pas accompagné de vraie connaissance, il peut conduire à notre perte. C’était le cas des compatriotes israélites de Paul.
Un tel zèle malavisé est un obstacle réel à la foi, parce que ce zèle est fondé sur une mauvaise connaissance. Mais une fois qu’on est convaincu d’avoir raison, une fois qu’on s’est engagé avec zèle dans une mauvaise direction qui nous éloigne de la foi véritable, il est très difficile de faire retour en arrière, d’avouer qu’on s’est égaré. On préfère persister dans son erreur que d’avouer qu’on a eu tort. Il faut beaucoup d’humilité pour changer. Le zèle sans vraie connaissance est un obstacle au salut. C’est pourquoi nous prions sans relâche et avec humilité pour ceux qui s’obstinent à rejeter Jésus-Christ tout en croyant bien faire.
Le deuxième obstacle dont Paul parle dans notre passage est celui de l’autosatisfaction, de la suffisance. Paul dit au verset 3 : « Ils ignorent la justice de Dieu et cherchent à établir la leur propre; ils ne se sont donc pas soumis à la justice de Dieu. »
Voici comment cela se passe : sans connaissance, sans savoir ce que Dieu a fait pour nous, nous établissons notre propre justice, notre propre façon de nous sentir bien dans notre peau, dans notre vie, dans notre relation avec Dieu, dans le monde. Et une fois que nous avons établi notre propre justice, nous ne pouvons pas nous soumettre à celle de Dieu, car cela signifierait abandonner la nôtre. C'est précisément ce qui nous empêche d'avancer, parce qu’on s’est persuadé qu’on a raison, et dans le cas des Israélites contemporains de Paul, ils croyaient avoir fondé leur justice sur les Écritures, ce qui renforçait leur entêtement.
Paul dit qu’ils « ne se sont pas soumis à la justice de Dieu. » Cette phrase est très importante. Paul déclare la raison pour laquelle tant d'entre nous ont du mal à venir à la foi en Christ. Venir à la foi en Christ, c'est bien sûr recevoir un don, le don du salut, mais c'est aussi plus que cela. C'est aussi se soumettre à la justice de Dieu. Et se soumette à la justice de Dieu, c’est se soumettre à Dieu lui-même, le Dieu de justice. Se soumettre à la justice de Dieu, c’est renoncer à suivre celle que nous nous sommes faites.
Mais au lieu de s’approcher humblement de Dieu et de se soumettre à sa justice en acceptant simplement la grâce qu’il nous offre gratuitement, les hommes ont cherché depuis la nuit des temps et encore aujourd’hui de se rapprocher de lui de diverses manières. Il existe de nombreuses façons erronés d’essayer de se rapprocher de Dieu qui demandent beaucoup d'efforts et de sacrifices personnels. Lorsque nous parlons de ce que Jésus a fait pour nous, nous sommes conscients que c’est lui qui a souffert pour nous, qui s’est sacrifié pour nous. Mais il est si facile de remplacer cette vérité par notre propre idée de la justice et des efforts que nous faisons pour croire que nous sommes proches de Dieu.
Certains pensent qu’ils seront sauvés parce qu’ils se sont gardé de faire le mal, à cause de ce qu’ils n’ont pas fait : « Je n’ai pas commis de meurtre, je n’ai pas commis d’adultère, je n’ai pas, je n’ai pas… Donc, je ne suis pas aussi mauvais que les autres, donc je dois être proche de Dieu. » C’est l’idée du salut par soustraction.
D’autres croient pouvoir être proches de Dieu parce qu’ils servent les autres : « Je sers les autres par mes propres forces. Plus je peux en faire, plus je sens que je suis proche de Dieu. » Mais comme nous le lisons dans la lettre aux Hébreux, au chapitre 11, verset 6 : « Sans la foi, il est impossible d’être agréable à Dieu, car il faut que celui qui s'approche de lui croie que Dieu existe et qu'il récompense ceux qui le cherchent. »
C'est là que tout commence. Mais l'autosatisfaction, mon idée de construire
une vie bonne, d’avoir une bonne relation avec Dieu par moi-même, est souvent ce qui fait obstacle à notre salut.
Le troisième obstacle dont Paul parle dans notre passage est présenté dans un langage que les lecteurs de son époque pouvaient comprendre facilement. Paul parle de la loi et remet en question la manière dont beaucoup de ses contemporains israélites la comprenaient. Aujourd’hui, nous le dirions ainsi : « Les choses que nous croyons bonnes sont celles que nous faisons. » Voici ce que Paul en dit aux versets 4 à 8 : « Christ est la fin de la loi pour que tous ceux qui croient reçoivent la justice. En effet, Moïse décrit ainsi la justice qui vient de la loi: L'homme qui mettra ces prescriptions en pratique vivra par elles. Mais voici comment parle la justice qui vient de la foi: «Ne dis pas dans ton cœur: ‘Qui montera au ciel?’ ce serait en faire descendre Christ; ou: ‘Qui descendra dans l'abîme?’ ce serait faire remonter Christ de chez les morts.» Que dit-elle donc? La parole est tout près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur. Or cette parole est celle de la foi, que nous prêchons. »
Voici le problème avec la loi dont Paul parle ici. Moïse a décrit la justice par la loi, dit-il. L'homme qui fait ce qu’elle demande vivra par elles. Mais ce n'est pas suffisant. Il ne suffit pas d'avoir la loi, de la reconnaître ou même de s'efforcer de suivre la loi. Il faut être capable de l’appliquer sans arrêt, de vivre selon ses exigences constamment. Mais cela est impossible, nous ne pouvons pas y parvenir, nous restons imparfaits. Personne n'a la force morale d'être parfait à aucun moment de la vie. Tous ceux qui ont cru avoir cette force ont échoué, parce que la justice ne se trouve pas dans la loi. Elle se trouve dans le Seigneur. On ne la trouve pas chez Moïse, mais chez le Messie. On ne la trouve pas dans le système sacrificiel, on la trouve chez celui qui s'est sacrifié.
C'est pourquoi le verset 4 dit : « Christ est la fin de la loi. » Il est à la fois la fin et la destination de la loi. Il est à la fois l'achèvement et la conclusion de la loi. En offrant sa vie en sacrifice, et en étant lui-même le sacrifice, Jésus-Christ a mené à sa fin la loi sacrificielle, la loi rituelle de l’Ancien Testament. Lui seul a pu dire : « Tout est accompli. »
Certaines personnes en déduisent que Jésus est la fin de la loi. Cela signifie-t-il que nous n'avons plus à respecter les Dix Commandements ? Bien sûr que non.
Jésus n'est pas venu pour supprimer la loi, il est venu pour l’accomplir, pour nous rendre capables de la suivre par la foi. C'est ce dont il parle dans le Sermon sur la montagne.
Ce que dit Paul aux versets 6 à 8 peut nous laisser perplexes. De quoi parle-t-il quand il dit : « Ne dis pas dans ton cœur: ‘Qui montera au ciel?’ ce serait en faire descendre Christ ou: ‘Qui descendra dans l'abîme?’ ce serait faire remonter Christ de chez les morts. »
Examinons ce que Paul dit de plus près. D'abord, il parle dans ces versets de la justice par la loi, de la justice que nous croyons pouvoir obtenir par les bonnes choses que nous ferions. Ceux qui choisissent d’agir ainsi doivent accomplir toutes leurs actions et leurs œuvres parfaitement. Leur salut repose sur ce qu’ils ont fait, mais cela n’est pas suffisant dit Paul. Je ne veux pas me tenir un jour devant un Dieu saint et lui dire : « Tout ce que j'ai pour entrer au ciel, c'est ce que j'ai fait et ce que j'ai fait est parfait, donc je suis parfait. » Mais qui peut le prétendre ? Paul répète que personne ne peut obtenir la justice par la loi, personne n’est à la hauteur ! En revanche, dit-il, ceux qui acceptent la justice qui vient de la foi n’ont pas besoin de monter au ciel ou de descendre en enfer pour l’obtenir, parce que la justice qui vient de la foi, la parole de la foi, est dans leur bouche et dans leur cœur. Paul reprend ici une image de l’Ancien Testament qui se trouve dans le Deutéronome, un livre qui met l’accent sur le cœur. Moïse demande aux Israélites de recevoir de tout leur cœur la loi par la foi. Et Paul dit en substance à ces gens qu'il aime, le peuple israélite, qu'ils n’ont pas compris le message de ce livre de la Bible. Ils n’ont pas compris que la Parole, lorsqu’elle est reçue de tout cœur par la foi est à leur portée. C’est la foi qui les sauve et non pas la stricte obéissance aux commandements de la loi.
Lorsque vous pensez à quelqu'un et que vous priez pour qu'il vienne à la connaissance de Jésus-Christ, est-ce que l'un de ces obstacles dont nous venons de parler se dresse sur votre chemin ? Probablement les trois. Je sais que je me suis moi-même heurté à tous les trois dans ma vie. Mais encore, posons-nous simplement la question : est-ce que je contribue parfois à ce que l'un de ces obstacles se dresse sur mon chemin ? Prions pour que Dieu nous ouvre les yeux sur les obstacles qui peuvent se présenter à nous et que nous devons vaincre, avant de prier pour que les autres surmontent les leurs.
Vous pourriez peut-être commencer par dire : « Seigneur, je dois faire face moi-même à des obstacles qui m’empêchent de te connaître et d’être en communion avec toi. Je te remercie pour ce que tu as fait pour moi. Je veux vaincre ces obstacles et commencer une nouvelle relation avec toi. Viens à mon aide, car il y a toujours en moi des résistances à te faire confiance pour ce que tu veux faire dans ma vie. Parfois, je compte toujours sur mes propres forces, sur mes propres projets, sans chercher à savoir s’ils entrent vraiment dans ton plan pour ma vie. Mais je veux surmonter mes propres obstacles pour mieux te servir, et je te prie aussi pour mes amis, pour les membres de ma famille et pour ceux de l’Église. Aide chacun d’eux à s’approcher de toi en se soumettant à ta justice. Accepte ma prière au nom de Jésus, Amen. »
Eh bien, rejoignez-nous demain pour poursuivre notre étude du chapitre 10 de la lettre aux Romains. Nous nous concentrerons sur les versets 8 à 13.