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Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives avec le pasteur Tom Holladay sur la lettre de Paul aux Romains. Cette semaine, nous allons examiner ensemble le chapitre 10. Les chapitres 9, 10 et 11 de cette lettre traitent de questions théologiques assez difficiles à comprendre. Ce sont également des parties de la lettre de Paul profondément personnelles.
Chacun de ces trois chapitres commence par une déclaration personnelle et passionnée de Paul. Au chapitre 10, verset 1, Paul dit : « Frères et sœurs, le vœu de mon cœur et ma prière à Dieu pour les Israélites, c'est qu'ils soient sauvés. » Concentrons-nous aujourd’hui sur ce verset alors que nous commençons notre étude de ce chapitre.
La grande question qui se pose à la lecture de ce verset est la suivante : « Comment le ‘vœu du cœur’ de Paul, cette passion qu’il éprouve pour ses compatriotes, comment ce vœu peut-il devenir mon désir ardent, ma passion ? » Comment puis-je avoir une véritable passion pour que ceux qui m’entourent et ne connaissent pas Jésus soient sauvés, soient secourus par son amour ?
Mais avant de tenter de répondre à cette question - comment faire de ce vœu une passion qui mène à l’action -, passons une nouvelle fois en revue ce dont nous avons parlé hier à propos de l’élection, car ce que nous avons dit soulève une autre question : pourquoi avoir à la fois un zèle ardent et croire en l’élection ? En quoi mon intervention passionnée peut-elle être utile et a-t-elle une raison d’être si l’élection dépend entièrement de Dieu, qui sait à l’avance qui va lui appartenir ? Eh bien, rappelons-nous ce que nous avons dit la semaine dernière à ce propos, quand nous avons parlé du fait que la Bible enseigne à la fois la prédestination et le libre arbitre, à la fois l'élection de Dieu et notre libre choix. Nous avons souligné que si nous penchons trop vers le fait que Dieu a le contrôle, nous risquons de tomber dans le fatalisme : peu importe ce que vous faisons ! Mais si nous penchons trop vers le libre arbitre de l'homme, nous risquons de tomber dans l'humanisme. Nous devons adopter une attitude équilibrée. Vous vous souvenez aussi que la semaine dernière, nous avons parlé de l'image des deux cordes qui traversent le plafond et n’en font qu’une, mais que nous ne pouvons pas le voir à cause du plafond qui nous en empêche. Nous avons vu qu’il en va de même en ce qui concerne la prédestination et le libre arbitre, mais que Dieu, qui sait tout depuis toujours, a concilié les deux et qu’elles vont ensemble, même si nous ne pouvons pas le comprendre pleinement. Nous avons également parlé de l'image de la pièce de monnaie dont nous ne pouvons pas regarder les deux faces en même temps.
Mais Dieu peut voir comment son élection et notre libre arbitre font partie d’un tout : ces deux réalités vont de pair. Il nous est donc possible d'être passionnés, tout comme Paul l’était, par le salut des autres, que nous les connaissions ou non, tout en sachant que c’est Dieu qui choisit, qui élit et qui appelle.
Mais certains croyants se demandent : « Si Dieu a déterminé tous les détails de nos vies, faut-il en conclure que nous ne pouvons pas décider nous-mêmes ce que nous devons penser ou faire en ce qui concerne notre salut ? À l’inverse, si Dieu nous donne le choix de décider de le suivre, devons-on en déduire que nous nous avons le contrôle sur ce que nous pensons et décidons ? En fait, nous l’avons déjà dit, notre Dieu est un Dieu prodigieux. Il est capable de nous donner le libre arbitre de décider, et en même temps, il est capable de garder le contrôle total de sa création.
Comment fait-il cela ? Il est Dieu, et cela reste un mystère. Mais nous croyons à la fois au contrôle souverain de Dieu et au libre arbitre humain comme la Bible nous l’enseigne. Il est important de garder ces deux réalités en équilibre. Nous ne croyons pas que la Bible enseigne une vision du contrôle de Dieu ou de la prédestination dans laquelle nous nous trouverions assignés au plan de Dieu sans que notre choix soit impliqué. Nous serions soit prédestinés au ciel, soit prédestinés à l’enfer, nous ne pouvons pas le décider nous-mêmes, notre avenir est déterminé d’avance. Cette vision n’est pas biblique, nous devons la rejeter. Nous croyons plutôt que la Bible enseigne que Dieu, dans sa sagesse, a permis à notre choix de jouer un rôle dans ce processus. Dieu, dans sa grandeur, est capable de tout savoir et de tout contrôler, et en même temps de nous permettre d'avoir le libre choix. Cela n'a pas de sens d'un point de vue humain. Ces deux réalités nous paraissent en fait contradictoires, mais elles ne le sont pas si nous les considérons dans le cadre de la grandeur et de la sagesse de Dieu.
Après ce rappel important, parlons maintenant du ‘vœu du cœur’ de l’apôtre Paul qui a fait de lui un témoin modèle auprès de ses compatriotes comme auprès des non-Juifs. Nous sommes nous-mêmes témoins de ce que Jésus-Christ a fait dans nos vies. J’aimerais donc que vous soyez des témoins modèles. Au tribunal, un témoin rapporte avec exactitude les informations qu’il détient au sujet d’un événement particulier quel qu’il soit. Le témoin n’essaie pas de jouer au juge, au procureur ou à l’avocat : il témoigne. Le témoin rassemble toutes les informations qu’il détient et n’oublie aucun détail. Plus son témoignage sera précis et complet, plus il sera utile. Eh bien, il en est de même pour les témoins de Jésus-Christ. Mais ils font plus que transmettre ce qu’il savent de Dieu. Ils comprennent dans le détail les informations qu’ils détiennent des Écritures et de leur expérience. Ils le font parce que Dieu veut qu’ils témoignent et que leur témoignage soit aussi vrai que possible, aussi informé que possible. Le témoin modèle ne se contente pas de savoir pour transmettre ce qu’il sait. Il le fait parce qu’il veut vraiment le faire. Sa passion pour la cause des autres qui ne connaissent pas la vérité le conduit à désirer de tout son cœur de témoigner en parlant aussi bien qu’il le peut de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ.
Paul parle avec passion au verset 1 de notre chapitre : « Frères et sœurs, le vœu de mon cœur et ma prière à Dieu pour les Israélites, c'est qu'ils soient sauvés. » De simples paroles, mais qui en disent long sur l’ardent désir de Paul, qui mentionne quatre choses dans un courte phrase :
- Le vœu de son cœur
- La prière
- Les Israélites
- Le salut
À propos du vœu de son cœur :
Paul est très attristé par l’attitude de ses compatriotes. Il ne se réjouit pas de constater qu’ils se soient ‘heurtés à la pierre qui fait obstacle’. En fait, il en souffre et voudrait tant qu’il en soit autrement. D’où son cri du cœur, son ardent désir. La passion qu’il exprime à l’égard des Israélites le conduit à l’action. Nous savons que le mot passion a plusieurs sens. Être passionné, c’est être motivé – et Paul est vraiment motivé ! Mais la passion, c’est aussi la souffrance. La souffrance de Christ sur la croix est l’expression de la plus grande des Passions. La passion est une affaire de cœur. Bien sûr, on peut être passionné par beaucoup de choses, bonnes ou mauvaises. Nous ne nous laissons pas guider par la passion, mais par ce qui la motive et dans le cas de Jésus comme de Paul, c’est l’amour. Le vœu du cœur de Paul vient de son amour pour ses compatriotes que ne sont pas libérés de la loi. Il a grandi avec eux, lui-même était comme eux avant sa conversion. Parce qu’ils les aimaient profondément, il désirait ardemment voir leur vie changée. Tout commence par l’amour !
À propos de la prière à Dieu :
Le vœu du cœur et la prière sont intimement liés. L’un va avec l’autre, l’un ne va pas sans l’autre ! Les deux vont de pair. On reconnaît le désir ardent, le vœu sincère du cœur lorsque nous sommes poussés à prier pour ceux que nous aimons, pour ceux que nous connaissons, comme pour ceux dont nous ignorons tout. Nous exprimons les vœux profonds de nos cœur dans la prière. Le vœu n’est-il pas déjà une prière ? Nous ne prions pas parce que nous devons prier. Nous ne prions pas constamment parce que nous devons prier sans cesse. Nous prions parce que quelque chose au fond de nous nous préoccupe tellement que nous ne pouvons pas le garder pour nous-mêmes ; nous éprouvons instinctivement le besoin d’en parler d’abord à Dieu.
À propos des Israélites :
Le sort final des compatriotes israélites de Paul est en jeu. S’ils ne placent pas leur confiance, leur foi, en Christ, ils seront séparés de Dieu pour l’éternité. Rien que d’y penser est une torture pour Paul. Il a même dit qu’il échangerait même son salut pour le leur si c’était possible. Comment supporter l’idée de savoir ses proches, ceux qui ont été ses amis, les membres de sa famille, les gens de son peuple, perdus à jamais ?
Parce que nous sommes conscients de la gravité des conséquences du refus de placer sa confiance en Jésus-Christ, nous ne pouvons nous-mêmes qu’adopter l’attitude de Paul à l’égard des Juifs. Quel est donc en ce moment, le vœu de notre cœur ? Le monde entier est en péril s’il rejette Jésus-Christ comme leur libérateur, et pas seulement les Juifs.
À propos du salut :
Paul révèle enfin sa passion pour le salut quand il dit, « mon vœu si cher à mon cœur est qu'ils soient sauvés. »
Paul exprime le vœu de son cœur dans la prière parce qu’il sait que seul Jésus-Christ peut transformer nos vies, peut nous sauver. Il suffit de lui faire confiance pour que tout change. Mais comment communiquer ce message à ceux qui le refusent délibérément ? Paul a parlé à ses compatriotes pendant des années au cours de ses nombreux voyages. Ils se rendait dans leurs synagogues, chez eux. À un moment donné, face au refus de l’écouter et de se convertir à la foi en Christ, Paul ne s’est plus adressé à eux, et a poursuivi son ministère d’apôtre auprès des non-Juifs. Il n’a jamais forcé les portes, il ne les a jamais accusés. Il s’est retiré sans cesser de les aimer et de prier pour eux. Paul était un témoin fidèle, un témoin modèle. Jésus non plus n’a jamais forcé ceux qui l’écoutaient de le suivre. Quand ils leur disait combien le suivre était exigeant, quand son enseignement leur paraissait impossible à accepter, il les a laissé partir sans leur faire de reproche. Il en va de même pour tous les croyants aujourd’hui. Le vœu de notre cœur pour le salut de ceux qui nous entourent naît de l’amour que nous avons pour eux et s’entretient par la prière fidèle. Laissons Dieu, qui entend nos prières et connaît notre amour pour les autres, laissons Dieu faire le reste.
Alors commençons par là. En fait, commençons maintenant. Parlons à Dieu dès maintenant dans la prière. Je voudrais vous encourager à parler à Dieu au nom de quelqu'un d'autre, de quelqu'un que vous connaissez qui n'a pas encore de relation avec Jésus-Christ.
Dites simplement : « Seigneur Jésus, tu le connais. Tu connais son cœur. Tu vois qu'il n'a pas encore entamé de relation avec toi. Je prie pour qu'il le fasse. »
- Il peut s'agir de quelqu'un de votre bureau.
- Il peut s'agir de quelqu'un de votre famille.
- Il peut s'agir d'un voisin.
- Il peut s'agir simplement d'une connaissance.
« Seigneur Jésus, je prie pour que mes amis et les membres de ma famille qui ne te connaissent pas viennent à comprendre à quel point ton amour est profond, à quel point ton plan est grand. Seigneur, j'avoue qu’avant de t’avoir confié ma vie entière, j’avais beaucoup de craintes, je ne comprenais vraiment pas grand-chose. Épargne-leur ces craintes. Aide-les à accepter le grand amour que tu as pour eux. Je prie ardemment pour chacun d’eux, et c’est en ton nom que je le fais. Amen.
Eh bien, demain nous allons poursuivre notre méditation du chapitre 10 de la lettre aux Romains, en nous concentrant sur les versets deux à huit en gardant à l’esprit notre ardent désir d’être de véritables témoins.